Les belles histoires de l’Oncle Manu

par | 13 Nov 2018

NAQDIMON fait son malin

« L’Histoire est écrite par les vainqueurs » disait cette merde molle de Brasillach, avant de se faire condamner à mort par un tribunal d’épuration et de se faire coller 12 bastos dans le buffet. Condamnation due à la capacité dudit auteur à l’ouvrir à tort et à travers sur la collaboration, la Résistance, les Juifs et Pétain. Notez bien, moi, ça m’arrange que ce ne soit pas Brasillach et ses petits copains feldgraü qui aient gagné la guerre, car sinon, je ne serais pas là pour vous en causer, histoire de rappeler à ceux qui pleurent sur le sort funeste de Brasillach qui ne commit que « crime de parole » que ces paroles à la con soutenaient un régime assassin. Non, mais, des fois.

Donc, Jupiter Macron, n’étant ni Malouin ni Malien, a voulu faire le malin, en jouant avec l’Histoire. Or, s’il est bien deux choses qu’il est recommandé à tout homme politique c’est de garder pour son usage personnel et d’éviter d’agiter en public: premièrement sa bite et deuxièmement son opinion sur les personnages historique. Car, en plus d’être un pays de sélectionneurs de Foot, la France compte 67 millions d’Historiens. Même si ces historiens en carton-pâte mélange Histoire et mémoire, film de Josée Dayan et sociétés savantes, recherche historique scientifique et visite du Musée de la Chevalerie de Narbonne. Soyons clairs, l’opinion sur l’offensive Nivelle au Chemin des Dames de deux clampins accrochés au bar du Pénalty rue Jeanne d’Arc à Nancy ne vaudra jamais un quart d’heure de recherche d’un boutonneux de deuxième année de Licence dans une bibliothèque universitaire, je le sais, je suis le deuxième clampin. Car l’Histoire Scientifique, la seule valable, se fait dans le réduit de son labo de recherche, en se fondant sur des témoignages et/ou des preuves écrites, tout ça étant croisé et multiplié pour cerner au mieux la réalité historique. L’historien peut aller sur le terrain, aussi, parfois, pour vérifier certaines réalités géographiques ou météorologiques, pour s’assurer de bien comprendre une description de César ou de Las Casas, mais il n’a pas vocation à faire de l’histoire-minute, comme la cocotte éponyme.

Quant au bon Français, lui qui se croit le Gardien de la flamme sacrée de la France Éternelle, mère des Arts, des Armes et des Lois, Patrie des Droits de l’Homme, Phare des Nations et deux fois Championne du Monde de Football, il a bien raison, mais il se plante un poil. Car il confond mémoire et Histoire, il pense que la guerre que lui a raconté Pépé c’est 14, alors que ce n’est que ce dont le vieillard se souvenait encore dans les années 70, après plus de 60 ans de distance avec la mémoire qui met les adjas ! Il croit savoir ce qu’en fait il ne fait que connaître. Mais, n’empêche, il est plus accroché à son bout d’Histoire qu’un clebs à un os à moelle de bonne facture.

Et voilà que Macron vient jouer au coq de la mauvaise basse-cour, en rappelant l’action de Pétain à Verdun. Outre que cette action est discutée par des historiens scientifiques : on a un peu oublié le général de Castelnau dans la distribution des lauriers de Verdun. Lequel Castelnau avait qualifié l’armistice de 40 d’indigne et avait planqué des armes pour prendre le maquis, à 93 piges, excusez du peu, tous les anciens généraux de 14 n’étaient pas la vieille crevure antisémite de Vichy. Donc Macron qui vient se frotter à l’image que les Français ont de Pétain depuis plusieurs décennie, juste pour se faire remarquer, c’est con. C’est con, car il y a surtout eu à son actif : les lois d’exception avant la demande des Allemands, le Veld’Hiv, le Ministère aux Affaires Juives, la LVF, la Milice, bref toute la saloperie fascisante attachée à cette vieille crotte de Pétain.

Alors vouloir passer au-delà pour signifier qu’on serait rentré dans un monde post, c’est complètement inepte. Post collaboration. Post Résistance. Post Veld’Hiv. Post les deux Guerres Mondiales. Post mon cul ! Car ce sont sur ces moments-là qu’on a bâti notre monde actuel.

Au fait, Macron voulait rappeler qu’il a 100 ans, Pétain était un « héros ». Tant qu’il y était, il aurait dû rappeler que l’ennemi c’était le Boche bouffeur d’enfants et coupeur de mains, et en profiter pour faire fusiller Merkel à Rethondes.

Ça, au moins, ça aurait été marrant !

par Naqdimon Weil

Naqdimon by Ranson

Par Naqdimon Weil

Par Naqdimon Weil

Naqdimon Weil est rédacteur. Il est aussi chroniqueur. Il est surtout social-démocrate universaliste, laïcard et sioniste. Il est gravement quinquagénaire et profondément provincial. Et, évidemment, il est dans le Coq.
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