Elle semble si loin cette matinée, du 7 janvier 2015, où quelques lecteurs achetèrent machinalement Charlie avec, en couverture, un Houellebecq aussi dépressif que nature. Au alentour de midi, ce journal qui restait la respiration hebdomadaire des amateurs du dessin de presse et de la chronique en pas de côté devint un slogan mondial. 3 ans et 3 mois après l’attentat au cocktail Molotov détruisant les locaux de Charlie, deux connards s’introduisaient au siège de la rédaction pour la décimer au nom d’Allah. Le lendemain, un autre connard, toujours au nom d’Allah, assassinait une policière avant de commettre, le 9 janvier, un massacre antisémite à l’intérieur d’un Hypercacher. Un peu d’espoir dans ce monde de merde, le 11 janvier, dans toute la France et à certains endroits de la planète, des manifestations s’organisèrent pour afficher une solidarité envers les victimes au nom de «Je suis Charlie».
Comme si ce n’était pas suffisant, Macron, qui ne sait plus à quel rond-point se vouer, lui qui déclarait l’année dernière s’inquiéter d’une «radicalisation de la laïcité», ne trouve rien de mieux à faire que de retoucher à la loi de séparation des Églises et de l’État. Si ce n’est pas le signe que rien n’est fait, que rien n’est pensé pour que cesse cette soumission vis-à-vis de l’obscurantisme, alors personne ne s’étonnera lorsque l’idéal universaliste se tronquera en dystopie communautariste.
Pour être sincère, j’aimerais avoir l’élégance d’Antoine Leiris et son Vous n’aurez pas ma haine. Or, j’en suis incapable. Je ne suis que rage, que haine et mépris envers ceux qui ont dit ou disent encore -peu importe les raisons- «Je ne suis pas Charlie», «Charlie, oui mais», «J’étais Charlie». ou tout simplement «bien fait pour leur gueule».
Tradition du nouveau calendrier oblige, je souhaite une belle année à ceux qui étaient, sont et resteront encore Charlie, les autres peuvent bien aller se faire foutre.
par Anthony Casanova
L’information est cyclique : un con chasse l’autre, une crise économique rappelle une autre crise économique ; et après 19 ans de chronique satirique au sein d’un journal qui fermera ses portes en...
Cela fait maintenant quelque temps que l’air du temps a cet aigre parfum d’une fin du monde qui s’apprête à nous exploser gentiment à la gueule. Même les plus optimistes d’entre nous flirtent avec...
«Elle est tarée, cette tribune. Agnès Jaoui, Caroline Fourest, Delphine Horvilleur et douze autres féministes écrivent pour défendre un féminisme universaliste face aux « dérives identitaires et...