Hé bien voilà, ma lectrice, ce sera la dernière fois que je m’adresserai à toi, du moins dans ces colonnes. Et m’en voilà fort marri. Avec deux «r», ce qui m’évite peut-être d’avoir l’air d’un con, (et j’espère bien que tu fondras d’admiration devant cet ultime double jeu de mot.)
J’ai énormément aimé ces quelques années, (que je n’ai pas comptées, car, justement, quand on aime, on ne compte pas), passées en ta compagnie. Mais aussi en celle des camarades de lignes et de colonnes de la première heure, (Patrick, Denis, Anthony notre vénéré rédacteur en chef, Coco, Olivier, Guillaume avant que son tropisme militant ait eu raison de son humour, Jean-Patrick, Naqdimon), et aussi de tous les autres des heures suivantes.
Un endroit où pouvait dire absolument tout ce qu’on voulait.
Ensemble, nous avons surtout essayé de lutter contre la bêtise, d’où qu’elle vienne. Mais surtout des extrêmes.
Je crois que nous avons surtout essayé à toutes forces de réinverser les inversions accusatoires trop souvent et trop complaisamment diffusées dans les media, jusqu’aux services publics de diffusion audiovisuelle, trop souvent considérés comme fiables parce que plutôt de gauche.
Mais, comme me l’a plusieurs fois fait remarquer Anthony Casanova, «nous n’avons pas à culpabiliser de nous être éloigné de cette gauche, parce que ce n’est pas nous qui sommes devenus de droite. C’est elle qui est devenue infréquentable.»
Au moyen-orient, une seule démocratie, avec un parlement, une droite, une gauche, un centre, des élections, des étrangers de toutes origines parfaitement assimilés, une aspiration à rendre meilleure la vie de tous les femmes et hommes qui la composent, quelles que soient leur origine, leurs mœurs et leurs croyances, une prospérité et une innovation technologique quasiment inégalées dans le monde.
Autour d’elle, des théocraties dont la seule ambition, totalement assumée, plutôt que l’élévation et l’épanouissement de ses citoyens, (surtout de ses citoyennes, d’ailleurs), est de détruire la première et son œuvre. Qui ferait mieux d’accepter de se faire vitrifier par la bombe atomique iranienne, tout ça au nom du droit international, c’est vrai, quoi, merde à la fin, bande de sionistes!
Alors, ma lectrice, le Coq s’en va sans savoir si l’ayatollah Khamenei va clamser sans avoir eu le temps de le lire, mais avec le triste constat que la quasi totalité de la gauche, Mélenchon et ses hémorroïdes Olivier Faure, Ian Brossat, et plein d’autres, ont totalement torpillé les vraies valeurs européennes défendues par l’état d’Israël pour rouler des pelles aux mollahs.
C’est bien simple, on se croirait il y a quarante-six ans à Neauphle le château, dans la noce gauche intellectuelle française-ayatollah Khomeny!
Sur ces paroles un peu désespérées, ma chère lectrice, porte-toi bien. Et si, comme moi, tu ne sais pas trop pour qui voter aux prochaines échéances électorales, et puisque tu ne nous liras plus, abonne-toi au moins à Charlie-hebdo, à Franc-tireur, au «Point.»
Et, si tu allumes ton prochain barbecue avec Télérama, le Monde, libé et les Inrocks, invite-moi!
Bises.
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