Bon, ô ma lectrice, tu m’excuseras si, une fois de plus, j’entame ce papier en parlant de moi, mais, outre le fait que ce soit le seul sujet que je connaisse un minimum à défaut d’en être passionné, la douleur rend égocentrique. Et paf, ouille.
Et qu’est-ce qu’il doit avoir mal, Eric Zemmour, pour essayer de nous arrimer dans la tête que ses névroses de rejet de tout ce qui ne lui ressemble pas puissent être élevées au rang de théorie politique, voire philosophique. Et pour autant se plaindre, depuis tous les plateaux médiatiques d’où on peut l’entendre et le voir, qu’on l’empêche de parler. Bref, je ne sais même pas pourquoi j’ose mentionner son patronyme, (pas très «souchien», et précédé de ce prénom qui ne l’est pas tellement plus, puisqu’il vient des pays nordiques, et n’apparut chez nous … enfin, dans l’hexagone, pardon, que vers le début du siècle dernier), tant l’objet du sujet a été traité de manière brillante par mon bien-aimé rédac-chef pas plus tard que la semaine dernière.
Bref, je reviens à moi. Pour te dire que, contrairement à mes collègues et amis Naqdimon Weil et Olivier Ranson, je reste à peu près certain que la pratique du sport n’est pas seulement une invention nuisible faite pour vous dérober une partie du temps que vous seriez susceptible de passer à vous empiffrer. J’irai même jusqu’à t’avouer que, depuis que je suis «rayé des cadres», comme le dit si élégamment l’administration qui me paya grassement pour apprendre aux enseignants du premier degré à dépolluer de manière efficace les oreilles de nos chères têtes brunes, blondes, marrons, rousses, des permanentes insultes à Euterpe dont le service radiophonique tant public que privé leur vitrifie les oreilles «dans le civil», faire du «pull over», des pompes, des flexions, des abdos, du footing et du saut à la corde était la meilleure manière pour moi d’échapper aux scories si addictives de ce qu’on a pris l’habitude d’appeler fort abusivement «réseaux sociaux». Faire de l’exercice physique, donc, et aussi jouer du piano, évidemment.
Alors, tu imagines, depuis neuf semaines, tantôt cloué au lit, tantôt aussi prisonnier dans mon corset en plastoc raide qu’un neurone dans le crâne d’Aurore Berger, l’espace en moins, (pour moi, pas pour le neurone), l’ordinateur sous le pif, et les occasions de se demander si on ne va pas se tirer une balle qui se manifestent à chaque détour de clic.
Tiens, Solveig Hallouin, tu connais? Oui, l’inénarrable patronne de: «boucherie, abolition». Je la cite, répondant à la question de l’intervieweuse qui essaie de comprendre une nouvelle agression: «ce n’est pas un rassemblement de vegans; il va falloir que vous commenciez à vous y faire. C’est une résistance de justice animaliste, antispéciste. Le véganisme, c’est un mode de vie, c’est une abstinence individuelle, nous portons un combat politique de justice sociale, le plus grand du siècle», et là, j’ai interrompu le visionnage. Pour échapper au: «c’est la nouvelle holocauste» qui ne manquera pas d’arriver sous les lèvres de cette dame. Ah, non, finalement, au temps pour moi, elle a juste dit: «c’est le plus grand massacre de tous les temps.» Tu peux vérifier, ici. L’intervieweuse lui demande: «est-ce que vous condamnez cette agression?» Réponse de la dame: «Est-ce que vous condamnez un génocide?» Alors, comme c’était midi et demi, je suis allé me préparer un steak tartare de trois-cents grammes.
Retour devant mon écran de la mort qui tue après la sieste. Passage rapide sur ceux qui n’en ratent pas une, les cocos de la feuille de chou «indépendante» du web «regards.fr», dirigée par la multirécidiviste Clémentine Autain. Feuille de chou dans laquelle elle donne la parole à sa collègue de bêtises Rokahia Diallo qui, en réponse à un clip commis par un abru … un rappeur au nom d’anagramme qui veut pendre les blancs, nous affirme que «le racisme anti-blancs n’existe pas.» Un peu comme si Patrick Balkany, pour nier toutes les casseroles qu’il a au cul, osait augmenter son indemnité de maire de 56%… Oups, non, rien.
Merde, presque plus de place ne m’est impartie pour vous parler de Samuel Laurent, journaliste qui compare le Nick Conard fini précédemment évoqué à Georges Brassens. Sammy, tu sembles ne pas bien comprendre que les mots du grand Georges, non contents de ne pas jouer dans la même cour que le rappeur en question, n’avaient pour but que d’atomiser son genre de propos. Bref, j’étais parti pour vous faire une chronique: «planning familial et excision», avant d’être interrompu par moi-même.
Promis, j’essaie la semaine prochaine.
par Christophe Sibille
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