Vouloir devenir ministre ! Au départ, un reliquat d’idéal ? Et ensuite, très vite, faire disparaître l’humilité paralysante, laisser gagner l’appât du gain et du pouvoir pour déboucher sur l’inévitable constat d’impuissance. Quel cheminement ! L’idéal peut être qualifié aussi de prétention, ce sentiment trouble d’avoir la capacité de changer les choses. Gérard Collomb en est la parfaite illustration. Tout comme Nicolas Hulot l’avait été avant de retourner dans sa province relire la composition des produits Ushuaïa. La disparition des écrans de Manuel Valls est un autre cas de figure dont le côté inédit surprend mais dont la finalité réjouit.
Ministre! Une telle abnégation dans l’effort inutile mériterait une part de compassion de la part du peuple si celui-ci n’était pas obnubilé par la dépense d’argent public. Ne sous-estimons pas Collomb qui n’avait de Ministre de l’Intérieur que le nom mais qui a tenu à sortir du rôle en beauté avec l’arrestation de Rédoine Faïd car soyons honnêtes, sans le futur maire de Lyon, peut-on croire que Faïd aurait été retrouvé?
Bien sûr, certains auront une pensée pour les Lyonnais qui ne méritaient pas ça. Se débarrasser d’un gars de l’ancien monde qui devrait couler une retraite paisible; le voir réapparaître, ressortir du néant, c’est un coup dur. Le recyclage est une des valeurs sûres de la politique. C’est d’ailleurs l’angle le plus fiable pour l’attirance écologique qu’on affiche. Recycler les déchets politiques ne se pratique pas uniquement au Sénat. L’idée de se croire indispensable se constate dans toutes les activités humaines mais les projecteurs braqués sur des hommes de pouvoir rendent les dérives de cet état d’esprit visibles et rapidement pathétiques.
Le pouvoir doit sans doute donner du goût au pouvoir et une addiction que le vil peuple, avide de tranquillité, a du mal à assimiler. Un esprit basique aurait tendance à croire qu’une fois un ou deux mandats exécutés, un serviteur de l’état souhaite retrouver l’anonymat d’un vrai métier; la politique ne devant pas être un métier mais une fonction.
A l’heure où l’on discute des failles de notre constitution, une 6ème République est-elle la solution pour dépoussiérer nos institutions, remettre de la responsabilité et de la démocratie à tous les étages? Sans doute ! Malheureusement, il est urgent de ne pas être pressé.
Mais je me rends compte que j’interprète des comportements avec un esprit qui fonctionne différemment, un esprit où le cynisme et l’altruisme ne possèdent pas la même échelle de valeur. Alors bon vent à ceux qui se battent pour sauver une France qui n’existe pas !
Par Thierry Rocher
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