J’étais déjà un peu déçue du couvre-feu, mais ce semi-confinement ne me satisfait pas vraiment non plus. Un goût d’inachevé, comme ces travaux d’aménagement intérieur, initiés en mars dernier.
Au moins, le confinement total des débuts avait un côté hollywoodien, on avait l’impression d’être Indiana Jones en allant acheter du PQ, tandis que le couvre-feu avait ce côté «ne sortez pas… trop tard!» un peu minable rappelant les premières sorties adolescentes, où le seul truc grave qu’on pouvait attraper était une paire de claques au retour, voire la chaude-pisse pour les plus aventureux.
Alors autant être radical: puisqu’on ne peut plus boire de demis, je préfère des mesures entières.
Et puis franchement, le confinement en novembre, c’est moins grave. Parce que ne pas pouvoir mettre sur Instagram de photos du week-end de la Toussaint passé chez votre tante à Amiens, vous vous en remettrez, et vos followers aussi.
Et même, je pense que le gouvernement ne va pas assez loin pour lutter contre l’épidémie. J’imagine déjà les commentaires de ceux qui vont considérer que j’exagère, qu’on est pas en Corée du nord, mais je suis désolée, on le voit, la seule mesure vraiment efficace et radicale serait… l’hibernation.
Qui présente plusieurs avantages! Avec l’hibernation, plus de comportements dangereux , fini les regroupements nocifs, dans les restaurants ou sur le plateau de C8.
De toute façon, l’hiver c’est nul, le ski c’est hors de prix, la raclette ça fait grossir du cul, les bonnets ça donne l’air con, à part Pascal Obispo même les animaux l’ont bien compris.
L’avantage en cas d’hibernation, c’est qu’avec le Covid, les attentats islamistes, l’économie plombée et le dernier disque de Patrick Fiori, on se réveillerait dans une société qui ne pourrait pas être pire que l’actuelle.
Seules les aires cérébrales jouant un rôle dans les fonctions végétatives autonomes, comme la respiration, restent véritablement actives. Les autres régions ne montrent pas d’activité corticale spontanée. Concrètement, ça ne changerait pas grand-chose pour ceux qui passent leur temps à regarder Cyril Hanouna. Et l’hibernation est une léthargie, cette expérience permettrait à chacun de se mettre dans la peau de Doc Gyneco pendant quelques mois.
Il ne faut pas non plus faire n’importe quoi, c’est-à-dire calquer notre mode de vie sur les animaux hibernants, les marmottes par exemple. Car elle est cæcotrophe, elle digère deux fois ses aliments en ingérant certaines de ses propres selles (maintenant, vous savez ce qu’elle met dans le papier alu).
La zone CA3 du cerveau d’un animal en hibernation subit les mêmes régressions synaptiques que le cerveau d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Et c’est le gros avantage de l’hibernation pour tous les français: oublier, pendant un temps au moins, cette période de crise sanitaire et la sortie de Garçon Chiffon.
En plus, pas besoin d’aller en forêt pour faire une provision de glands, il suffit de regarder Hold Up pour en avoir plein livrés à domicile.
Au cours de l’hibernation, il y a des réveils périodiques à des moments variables, mais très rares. Pendant ces réveils, l’animal tourne dans l’hibernaculum, mange, urine et se rendort. Pour résumer, c’est un lendemain de cuite qui dure plusieurs jours.
Un retour à la normale, en somme
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