Elles sont plutôt mignonnes, ces deux gamines brunes sur cette photo un peu floue se tenant par la taille et faisant le V de la victoire de leur main libre dans le hall de ce grand hôtel des Philippines. Oh, ce ne sont pas les plus grandes beautés du siècle, mais quand même, elles attirent le regard. Vous me direz, c’est normal, y en a une qui est Miss Israël et l’autre Miss Liban. Ah non, pardon, Salwa Akar ÉTAIT Miss Liban, mais elle a été déchue de son titre. Parce qu’elle aurait posé nue dans Playboy ou qu’elle aurait souhaité la mort des bébés phoques pendant la cérémonie des Miss ? Naaaan, vous avez tout faux. Elle n’est plus Miss Liban à cause du cliché en question. Car «il y a une hostilité historique entre le Liban et Israël, non seulement au niveau militaire, mais également au niveau culturel et dans les concours de beauté» selon l’organisatrice libanaise du concours. Et qu’importe que Dana Zriek, la Miss Israélienne, soit une Arabe israélienne, peu importe son opinion sur Nétanyahou ou les Territoires occupés ou sur l’avenir du peuple Palestinien, non, elle est Israélienne, fermez le ban, elle est l’ennemie. Tant pis pour Salwa Akar, elle ne sera pas Miss Terre, ce qui dommage, car c’est un super jeu de mots.
Tiens, plus près de nous, rions un peu avec nos Britanniques amis du Labour, aussi appelé le New Labour depuis Tony Blair et qui se voit viser par une enquête sur l’antisémitisme qui vibrionnerait dans ses rangs. Et là, contrairement à un quelconque Camarade Jean-Luc qui aurait hurlé au complot politique et à l’atteinte mécréante à sa personne sacrée, les patrons du grand parti de Gauche anglais regardent honteusement leurs pompes en se balançant d’un pied sur l’autre et murmurent qu’ils vont tout faire pour faciliter l’enquête de Scotland Yard. Parce qu’ils sont purs et innocents de ce dont on les accuse et qu’on va voir ce que l’on va voir ? Non, bien au contraire, parce qu’ils savent que depuis des mois et des années, certaines huiles de ce parti jouent dangereusement avec le feu et qu’ils se sont brûlés comme ils le méritent. La situation en est au point que le vice-président du parti, Tom Watson, dit dans les médias qu’il n’est pas étonné par cette enquête et que le Labour doit faire «sentir la pleine force de la Loi» à quiconque fait montre d’antisémitisme dans ses rangs. Et ce n’est une découverte pour personne, du moins pour personne qui s’intéresse un peu à la vie politique anglaise. Depuis longtemps, Sadiq Khan, le maire travailliste de Londres, d’origine pakistanaise, dénonce avec force l’antisémitisme qui ronge le Labour, et vise particulièrement son prédécesseur, Ken Livingstone, dont les propos ne sont pas discutables, mais simplement et clairement antisémites. Et il n’hésite pas non plus à mettre en cause Jeremy Corbyn, le leader de son parti, dont les atermoiements et les positions floues ne font qu’entretenir la vague de propos haineux au sein du Labour. Les discours imprécis, les amalgames douteux, les propos humanistes à géométrie variable, bref tout le fatras idéologique qui fait d’Israël l’Alpha et l’oméga du mal sur cette terre et des Juifs les complices avérés des «crimes» d’Israël, quand ils ne sont pas en train de comploter pour prendre le pouvoir sur Terre, voilà ce que laisse passer Corbyn, au nom d’un internationalisme de pacotille et d’une stratégie politique parfaitement gerbante. À l’instar d’un Aymeric Caron, Corbyn n’est probablement pas antisémite –ou, du moins, je ne le crois pas– mais ce sont des Messieurs Jourdain de l’antisémitisme, qui en font sans même le savoir.
C’est bête, hein ?
Notez bien, en France, on n’a pas ce problème, c’est rassurant. Nos leaders politiques, rafle du Véld’Hiv en tête, laissent rarement passer un propos antisémite. C’est plutôt mieux. Enfin, ce serait plutôt mieux si, pour toujours les mêmes raisons électoralistes moisies, certains, comme Jupiter Macron et Camarade Jean-Luc, n’avaient pas oublié de signaler que l’attentat de Pittsburgh était un attentat clairement antisémite dans leurs tweets respectifs de condoléances. Solidarité avec le peuple américain ou avec les familles, mais on oublie les Juifs, dans l’histoire. Ils n’avaient peut-être pas la place de l’écrire, le mot «juif», dans les limites de cette messagerie électronique, me direz-vous, si vous cherchez vraiment la petite bête. Moi, ça m’étonne un peu, de ne pas réussir à caler les 4 signes de ce mot dans un message de 280 signes, ça doit être humainement faisable. Si on le veut vraiment.
Le silence des pantoufles m’inquiète désormais beaucoup plus que le bruit des bottes.
par Naqdimon Weil
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