Il y a 10 ans, le 7 janvier, la rédaction de Charlie Hebdo était massacrée par deux islamistes. Le 8 janvier, un autre islamiste assassinait une policière avant de commettre, le lendemain, une tuerie antisémite dans un Hypercacher. Trois journées : 17 morts, des blessés et des vies saccagées.
Le coupable : l’islamisme.
Les cibles : la liberté et les Juifs.
La liberté sous toutes ses formes : liberté d’expression, de conscience, de rire et de penser symbolisée par Charlie Hebdo.
Les Juifs, sous une seule forme, essentialisés et déshumanisés parce qu’en tuer un seul, c’est toujours avec la volonté de tous les exterminer.
Ces mêmes cibles seront visées un peu plus d’un mois plus tard, les 14 et 15 février à Copenhague, par un islamiste qui attaqua une conférence publique en hommage aux victimes de Charlie (1 mort et 3 blessés), puis, 9 heures plus tard, une synagogue (1 mort et 2 blessés). Des cibles déjà visées par d’autres islamistes le 2 novembre 2011 (Attentat détruisant les locaux de Charlie) et le 19 mars 2012 lors de la tuerie au sein de l’école juive de Toulouse.
Les lâches et les salauds du monde politique, médiatique et intellectuel, en France mais aussi à New York (comme les romanciers Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi, qui boycottèrent le prix de la liberté d’expression remis à Charlie), ont préféré accuser l’hebdo satirique d’avoir griffonné des caricatures de Mahomet sans jamais se demander si, dans l’Hypercacher, on y dessinait entre deux rayons. Comme si tuer des Juifs, ça allait toujours de soi.
Puis, le 13 novembre au Stade de France, au Bataclan et dans les rues de Paris, comme le 14 juillet 2016 à Nice, si personne ne dessinait Mahomet, ça n’a empêché personne d’être assassiné par des islamistes. L’ensemble du pays comprit alors qu’il y avait une cible, pourtant évidente, qui lui avait échappé. Cette cible, c’était lui, c’est nous, c’est la France, ce sont les gens qui vivent en France. Et puisque les attentats islamistes se passent partout dans le monde, il fallait finir par admettre que la cible principale, c’est simplement : tout ce qui n’est pas islamiste.
Là encore, les lâches et les salauds cherchèrent des raisons, des justifications, des théories pour ne pas accepter que l’islamisme, ce n’est qu’une idéologie religieuse et politique qui voile les femmes, bâillonne les hommes, et exécute, ici et ailleurs, tout ce qui ne lui convient pas.
L’attentat du 7 janvier contre Charlie Hebdo aura des répercussions, notamment le 16 octobre 2020, lorsqu’un professeur, Samuel Paty, enseignant au collège de la ville qui vit naître Charb, Conflans-Sainte-Honorine, fut assassiné par un islamiste pour avoir montré des dessins de Charlie Hebdo en classe.
Dix ans après, en France, Charlie Hebdo est toujours menacé de mort, et les Juifs sont toujours attaqués.
Les coupables, l’islamisme et ses faire-valoir, eux, restent inchangés. La seule nouveauté, mais elle est de taille : c’est de voir celui qui fit l’éloge funèbre de Charb, Jean-Luc Mélenchon, être à la tête d’une formation politique qui participe activement à l’insécurité et à la mise en danger des victimes, encore en vie, de ce fameux mois de janvier.
Alors aujourd’hui, puisque c’est l’usage en ce début d’année, je souhaite le meilleur et le bonheur à celles et ceux qui étaient, sont et resteront « Charlie »… Les autres peuvent bien aller crever dans leur merde.
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