L’heure est grave, veuillez cesser vos vaines activités car voici venu le temps du football. Ah le foot ! Ce sport merveilleux qui nous démontre, à chaque événement, que le chaînon manquant entre l’Homme et le con a la forme d’un ballon. Et dans la série «plus con que moi, tu meurs», la Coupe du monde de football prend généralement la pole position. Les enjeux sont importants car il s’agira de savoir qui de l’écurie Nike ou de l’écurie Adidas remportera la mise. Boursicotage grotesque sur fond de «à mort l’arbitre», le foot est surtout, et avant tout, une belle histoire de pognon. Une histoire racontée avec les pieds par 22 hommes-sandwichs qui, feignant de représenter une ville ou un pays, se battent pour les beaux yeux de la publicité.
Mais, n’exagérons pas, le foot ce n’est pas que ça. Le foot ce n’est pas que du fric, c’est aussi une passion. Une passion qui fait vibrer les foules au son du clairon. Tous ensemble, tous unis contre les salauds d’en face. Le foot c’est la joyeuse apologie de la xénophobie de bistrot. A l’occasion de la Coupe du monde, Orwell rejoue sa Ferme aux animaux dans une arène gonflée de haine. Le Français est un Coq, l’Allemand est un aigle, le Marocain est un lion, le Russe est un ours… et les supporters sont des veaux. Sous l’exaltation chauvine des commentateurs, nous allons entendre que dans tel pays le foot est une religion, que grâce à telle équipe le foot devient un art, mais que «chez nous, ben c’est là où que c’est qu’on a du cœur». Lorsqu’on écoute bien le son d’un match de foot, on y entend cette petite voix médiocre que l’on nomme le patriotisme. On ne vante pas une idée, une histoire, une philosophie, un art ou une culture, non on y déverse sa petite fierté d’être né quelque part. C’est la gloire de l’inné, l’éloge d’un hasard qui fait du voisin, cet éternel étranger, un sempiternel ennemi.
par Anthony Casanova
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