Le poison des antivirus

par | 2 Avr 2019

Christophe SIBILLE et sa lectrice

 

O ma chère lectrice, me voilà donc en train de chercher un sujet pour, une fois de plus, réjouir les papilles de tes neurones sous les effets euphorisants de mon style flamboyant. Que personne pourtant ne m’envie, les cons.
Et, une fois de plus, tomber sur des actualités qui n’ont pour seul effet que de me faire souhaiter l’auto-euthanasie générale du genre humain.
Aussi générale qu’instantanée.
Je vais t’en proposer un échantillon, avant de peut-être tenter une esquisse de développement sur une nouvelle peut-être un peu moins désespérément suicidante.
J’hésite car je crains qu’après plus rien ne puisse atteindre l’entendement de la personne aux neurones à peu près normalement développés que je te sais être. Je le ferai néanmoins, (et rictus en sus.) Ne serait-ce que pour faire plaisir à monsieur Naqdimon, mon voisin de colonnes.
Qui ne le mérite pourtant pas, car, non content d’habiter une ville dans laquelle le seul effet positif de la canicule qui, chaque été, nous fait étouffer, est de nous faire regretter le froid désespérant qui nous transforme les arpions en pénis de DSK l’hiver, (et vice-versa), il aime le rock’n’roll.
Bref. Mon actualité pourrie vient d’un compte twitter, qui s’intitule: «En Marche LV.»
Pour commencer, avouons que la seule place licite pour un chargé de communication qui choisirait ces deux premiers mots de «en marche», par les temps qui courent, serait sur les listes de «pole-emploi».
Mais ce n’est pas le sujet.
Rien à voir avec Macrounet. En fait, c’est un compte «antivax.»
Donc, un compte qui promeut le fait qu’il redevienne licite, près de deux siècles après Pasteur, qu’un couillon puisse être contaminé par une bactérie souvent mortelle parce que des salopards, (dont il fait d’ailleurs parfois partie lui-même, ce qui fait de lui un cumulard), ont décidé de ne pas le gratifier de la parade aussi facile qu’universelle qui lui aurait permis de s’en affranchir à coup sûr.
«En marche LV», ça veut donc dire: «en marche pour la liberté vaccinale.»
Donc, pour la liberté de mourir. Ou de tuer. Ou les deux.
Bref. Maintenant que le décor est planté, venons-en au fameux «tweet».
Mais, un conseil, si tu n’es pas assise, couche-toi directement. Oui, comme ça, on gagne du temps!
«En 1942, les enfants juifs étaient exclus des écoles et des parcs à jeux.
En 2019, les enfants non vaccinés sont exclus des écoles et des parcs à jeux.
Il semblerait que les humains n’ont tiré aucune leçon du passé.»
Je ne te ferai pas l’insulte d’une explication de texte, je sais que tu es aussi intelligente que moi … Oui, oui, beaucoup plus, d’accord.
Donc, après avoir pris deux ou trois respirations bien méritées, je pense que tu as fait la même chose que moi. Tu as vomi.
Et tant pis pour le développement de la bonne nouvelle. Peut-être mardi prochain?

par Christophe Sibille

sibille-by-rodho

Par Christophe Sibille

Par Christophe Sibille

Christophe Sibille a enseigné la musique à de futurs instituteurs durant 32 ans. Il a aussi écrit des brèves pour plusieurs journaux satiriques ou humoristiques dont Charlie Hebdo. Dans les années 80-90, il accompagna le duo Font et Val au piano. Il anime sur Radio Balistiq l'émission "Le Balistiq café" tous les jeudi 19 heures
D'autres Chroniques
À chaque mort de pape

À chaque mort de pape

L’information est cyclique : un con chasse l’autre, une crise économique rappelle une autre crise économique ; et après 19 ans de chronique satirique au sein d’un journal qui fermera ses portes en...

Quelle époque formidable

Quelle époque formidable

Cela fait maintenant quelque temps que l’air du temps a cet aigre parfum d’une fin du monde qui s’apprête à nous exploser gentiment à la gueule. Même les plus optimistes d’entre nous flirtent avec...

Féminisme à deux balles

Féminisme à deux balles

«Elle est tarée, cette tribune. Agnès Jaoui, Caroline Fourest, Delphine Horvilleur et douze autres féministes écrivent pour défendre un féminisme universaliste face aux « dérives identitaires et...