Les dingues et les dégonflés

par | 21 Sep 2020

Il n’y a nulle obligation à se laisser happer par l’air du temps: ce n’est pas parce que la science s’est entêtée à démontrer que Zeus, Yahvé, Bouddha, Dieu et Allah n’étaient que de vulgaires supercheries qu’il faudrait absolument se dispenser d’y croire. Convenons-en, et la preuve en est -s’il en fallait une- qu’en dépit de Darwin, des dinosaures, des bonshommes qui marchèrent sur la Lune et de Stephen Hawking, il existe encore des personnes qui s’évertuent à tuer au nom de Dieu. Certes, de nos jours, dire «tuer au nom de Dieu» est une expression surannée voire une appropriation culturelle puisque si l’on tue, aujourd’hui, c’est surtout au nom d’Allah et de son sous-fifre Mahomet.

A titre comparatif, au siècle dernier, de la prise de la Grande Mosquée en 1979 aux attentats du 24 décembre 2000 en Indonésie, l’islamisme avait fait 6 818 morts dans le monde en 2 190 attentats. Or, en moins de 20 ans, depuis le début de ce nouveau millénaire, les islamistes sont responsables de la mort de 163 858 personnes en 32 576 attentats [Les attentats islamistes dans le monde 1979-2019 (Fondapol – Fondation pour l’innovation politique)

D’ailleurs, ce siècle n’avait pas fêté son premier anniversaire qu’à peine quarante-huit heures après l’assassinat du commandant Massoud par deux islamistes tunisiens qui vivaient en Belgique, dix-neuf terroristes détournaient quatre avions pour s’en servir de bombes incendiaires volantes. Quelques mois plus tôt, en mars 2001, en Afghanistan, sous prétexte de représentation humaine donc impie, les talibans détruisaient les Bouddhas de Bâmiyân: ces trésors archéologiques de plus de mille cinq cents ans.
Ainsi débuta le XXIème siècle.  

Assassinats ciblés, destruction culturelle, attentats terroristes: en six mois les méthodes islamistes furent exposées sans détour. Si nous aurions pu supposer une réaction unanime et sans ambages face à ce nouvel obscurantisme meurtrier, l’histoire nous prouva que non.
Les tours du World Trade Center fumaient encore que déjà le conspirationnisme pullulait sur le web pour nous expliquer que «la vérité était ailleurs». Lorsque le journal Le Monde proposa un front commun face à la terreur islamiste, en titrant «nous sommes tous Américains», de bonnes âmes immaculées rechignèrent aussitôt à la moindre solidarité avec les USA de crainte de mettre une once de doute dans le tas de merde manichéen qui leur sert de système de pensée.

Ainsi, après chaque attentat comme à chacune des atteintes à la liberté d’opinion, les dingues et les dégonflés rivalisent inlassablement de connerie pour nous «expliquer» que les faits n’ont aucune importance.
Les terroristes peuvent revendiquer leurs crimes, les dingues continueront de croire que ce n’était qu’une machination de la CIA, du Mossad, du gouvernement et des sociétés secrètes qui dirigent le monde en cachette.
Les terroristes peuvent déclarer qu’ils tuent au nom d’Allah pour instaurer la charia dans le monde, les dégonflés continueront d’y voir une lutte contre l’impérialisme américain, une critique pertinente de la diplomatie française voire un point de vue contradictoire vis-à-vis du nombre de Juifs sur la planète.

Sous le prétexte fallacieux que l’islam serait la religion des opprimés, comme si le catholicisme était celle des nantis, une poignée «d’intellectuels» dont les relents de trotskisme puent le désir de totalitarisme à dix mille bornes, continuent de défendre mordicus le droit à l’obscurantisme et à la terreur comme s’il s’agissait d’un vestige culturel provenant d’une civilisation en voie d’extinction.
Si, selon la formule de Cabu, «c’est dur d’être aimé par des cons», ajoutons que l’islamisme n’est toujours justifié que par des salauds. 

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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