Les USA c’est un peu « chez nous ». Un « chez nous » de cet Occident qui a débuté, il y a quelques millénaires, avec une poignée de philosophes athéniens pour s’en aller joyeusement se pendre parmi quelques geeks de la Silicon Valley. Les USA, c’est le « nouveau monde » à eux seuls puisque car, soyons sérieux, les Canadiens et les pays d’Amérique du Sud ne sont, à nos yeux, que des personnages secondaires plus ou moins folkloriques.
D’Elvis à Miles Davis, de Woddy Allen aux héros kitch de chez Marvel, les USA sont une partie intégrante de notre culture. Nous avons fait, avec M*A*S*H, leur guerre de Corée ; le Viêt-Nam avec Full Metal Jacket ; participé à leur système judiciaire avec Perry Mason ; réparé un explosif à l’aide d’une pince à linge et d’un chewing-gum en compagnie de MacGyver… Bref, on connait mieux les rues de San Francisco que celles de Brive-la-Gaillarde.
Pour nous, les USA, c’est un grand-frère bipolaire qui serait capable d’autant de merveilleuses fulgurances que d’une beaufitude à vous en demander comment il peut parfois être aussi con ? Certes, pour d’autres coins du monde, notre grand-frère versatile est perçu comme le gars qui peut te casser la gueule à la récré si tu le chauffes un peu trop mais, finalement, il est un peu comme nous, entre familiarité et étrangeté.
C’est pour cette raison que l’élection présidentielle des States, nous fascine autant qu’elle nous inquiète. Comme dans un film américain qui ne peut s’empêcher d’être manichéen, il y a un gentil avec quelques défauts et un méchant qui est un beau salaud : JFK contre Nixon, Clinton et Obama ou Bush père et fils, et maintenant Harris contre Trump.
Donald Trump c’est l’archétype du salopard qu’on ne retrouve qu’en ennemi de James Bond, et qui désormais ferait équipe avec un Lex Luthor 2.O sous les traits d’Elon Musk. Le casting est tellement effrayant qu’on espère que le peuple américain ne va pas tous – entendez par là, le monde entier – nous foutre dans la merde.
Car les élections en Suède, en Espagne, en Allemagne, ça nous inquiète toujours plus ou moins, mais rien de comparable avec le pouvoir que détiennent les USA. Un pouvoir si grand sur la planète qu’on souhaiterait avoir le droit de voter à leurs élections pour que notre sort ne soit pas qu’aux mains du cholestérol sur pattes et armé qui reste, dans l’inconscient collectif, le portrait-robot du Ricain moyen.
Il faut dire que les USA semblent être le dernier bastion, hors Europe, à être un espace de libertés individuelles. Face à la Chine, à la Russie de Poutine, et en sachant que petit à petit, les pays européens basculent vers des régimes autoritaires à la botte du Kremlin, on souhaite que les Américains aient encore la nostalgie du siècle dernier, lorsque nous espérions que tous les pays du monde se dirigeaient, à leur rythme, sur la voie de l’universalisme.
A moins qu’il ne faille tristement nous rendre à l’évidence, en s’apercevant que la démocratie n’est qu’une énième espèce en voie de disparition. Serions-nous incapables de prendre du recul sur le réel afin d’accepter que toute l’humanité semble réclamer l’autoritarisme le plus mortifère ?
Si tous les pays du monde votaient pour un régime politique commun, nous serions tous en dictature. Ainsi, est-ce le monde entier qui a tort ou les démocrates, et leur désir de liberté, qui ne sont qu’une vulgaire anomalie ?
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