A force de prendre les gens pour des cons, il ne faut pas s’étonner qu’ils le deviennent. Seule l’histoire nous dira si, finalement, les dirigeants de La France Insoumise étaient tout bêtement de fieffés demeurés ou tout bonnement d’indécrottables cyniques ? Plutôt Delogu et Soudais ou Mélenchon et Coquerel ? Là serait la question, bien que les deux courants de LFI sont aussi néfastes l’un que l’autre.
Début juillet, nous avions les résultats des législatives, et fin septembre nous avons enfin un gouvernement. Dès l’annonce du Premier ministre, LFI a tenu à organiser des « manifestations » pour dénoncer le « coup de force » d’Emmanuel Macron. Or, n’en déplaise au troupeau de Panot, ce qu’elle nomme « coup de force » s’intitule factuellement : la démocratie.
Aux législatives, si l’union de la gauche est sortie en tête en nombre de sièges (193 contre 166 pour la Majorité présidentielle), Le RN fut largement en tête en nombre de voix avec 8 744 080 électeurs contre 7 004 725 pour l’Union de la gauche.
D’ailleurs, nationalement, le résultat global est :
32.05% RN
25.68% Union de la gauche
23.14% Majorité Présidentielle.
Mais revenons à l’Assemblée nationale : Il y a 577 députés donc la majorité absolue s’obtient lorsqu’un groupe politique détient 289 sièges. C’est ça, la démocratie.
Laissons de côté les nuances de chaque « famille » politique, pour résumer la composition de l’Assemblée :
La gauche : 193 sièges dont 72 pour LFI ;
Le centre : 166 sièges ;
L’extrême droite : 126 sièges.
La droite : 63 sièges dont 16 sous la coupe d’Éric Ciotti ;
Les « un peu à gauche un peu à droite un peu des îles » du groupe Liot avec 22 sièges ;
Sans oublier 7 députés qui disent ne se reconnaître dans aucun groupe.
Compte tenu des résultats, il est évident qu’une faible majorité ne pouvait émerger qu’en nouant des alliances. Mathématiquement, la Majorité présidentielle ne pouvait être qu’au centre de ces accords, et, hormis pour les naïfs qui n’avaient pas saisis que Macron était plutôt à la droite du centre, c’est donc avec la droite que l’alliance s’est faite. Ce qui donne :
Le centre plus la droite (sans Ciotti) : 213 sièges
La gauche (sans LFI) : 121 sièges (193 avec LFI)
L’extrême droite : 126 sièges (142 avec Ciotti)
Liot et indécis: 29 sièges.
Nous avons donc un gouvernement de droite qui va s’efforcer de ne pas brusquer les modérés de son propre camp, tout en essayant de ne pas subir un blocus de l’extrême droite car elle seule en a le pouvoir. C’est, répétons-le, la démocratie. Si le gouvernement ne se contente pas de « tenir les murs » en attendant de modifier le locataire de l’Elysée, le bordel sera tel que nous pourrions espérer qu’Emmanuel Macron finisse par admettre qu’il ne peut que démissionner. Seule action qui donnerait un peu de dignité à son mandat.
En attendant, il nous faut comprendre que le seul « coup de force » venait des chefs de LFI qui pensaient avoir, avec 72 députés, la majorité d’une Assemblée qui en comporte 577. Tant pis pour eux, et heureusement pour nous, la France n’est pas le Venezuela. C’est déjà ça.
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