Ma lectrice, je dois avouer que, aujourd’hui, sans avoir pourtant avalé quoi que ce soit depuis ma décoction d’orge grillée du matin, j’ai une sensation d’estomac gavé de cassoulet à la raclette qui me taquine la luette.
En bref, une furieuse envie de gerber.
En effet, d’une part, j’apprends la mort de Simon. Simon Fieschi, webmaster de «Charlie-hebdo», plusieurs fois rencontré au journal à l’issue des conférences de rédaction. Vraisemblablement par suicide, à l’heure où j’écris.
Un mec incroyablement gentil. La première victime des terroristes islamistes Kouachi, qui l’avaient salement amoché, au point de le priver de l’usage de ses jambes, et quasiment, de ses mains.
Gentil, et pourvu d’un humour dévastateur, puisqu’il disait à ce propos: «J’ai perdu une bonne partie de l’usage de mes mains et je regrette de ne plus pouvoir faire de doigt d’honneur.»
Pendant que, à peu près au même moment, quelques députés LFI font une haie d’honneur avec l’islamiste Imzalène, qui, lui, a appelé à l’intifada en plein Paris en participant à un meeting avec lui.
Je me suis même laissé dire que Thomas Portes s’était, en l’occurrence, servi de ses doigts et de sa bouche, mais ni pour faire un doigt d’honneur, ni pour lui tenir le micro.
Bref, je voudrais aujourd’hui, pour tenter de chasser cette nausée, vous parler d’un événement dont je ne vous ai pas entretenu depuis longtemps ici.
Les «Lisztomanias» de Châteauroux. En ce moment. Les 18, 19, 20, 21, 22, 23 octobre.
Un festival musical devenu incontournable, tant les artistes, (essentiellement des pianistes, comme l’était l’illustre compositeur qui a donné son nom au du festival, mais pas que), comptent, à l’instar de ceux qui viennent à celui de Nohant, parmi les tous meilleurs qui se produisent sur la scène internationale.
Notez donc, au cas où ils jouent pas trop loin de chez vous, les noms de Joseph Moog, Vadim Khodolenko, mais également Jean-Paul Gasparian, Youl Sun, Denis Pascal, Pascal Amoyel, Aline Piboule, Gaspard Dehaene, Dimitris Saroglou, (tous pour la musique classique), Paul Lay pour le jazz, les incroyables Jean-Baptiste Doulcet et Karol Beffa pour l’improvisation dans tous les styles possibles et imaginables, et aussi le formidable sorcier du violon Nicolas Dautricourt.
Il y a aussi les quatre jeunes solistes, (Sophie Boucheau, Mila Gostijanovic, Rudy Gatti, et William Winterstin), qui savent déjà, à vingt ans à peine, jouer à peu près tout le répertoire classique sur un piano, mais qui, soumis à la férule bienveillante du maître concertiste et professeur Bruno Rigutto, voient petit à petit l’interprétation déjà aboutie d’une pièce de Chopin, Liszt, Ravel, Debussy, Schumann, ou de quelque autre grand maître de l’histoire musicale, se peaufiner en temps réel pour prendre son apparence quasi-définitive, ce devant les yeux et les oreilles d’une centaine de spectateurs passionnés.
Retenez bien les noms de ces quatre jeunes virtuoses, il est tout à fait probable qu’ils percent bientôt!
Alors oui, il y a des engeances du genre Imzalène, qui suscitent dans nos imaginations et dans nos poings un furieux besoin de punching-balls.
Mais il y a aussi des bienfaiteurs de l’humanité comme Jean-Yves Clément, tête pensante et agissante de ces deux festivals, à qui l’on n’a envie de dire qu’une chose: merci pour toute cette beauté.
Alors, ami, choisis ton camp. Je te préviens, les deux sont incompatibles.
PS: Toutes les infos sur le festival en cliquant ici.
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