Ô ma chère lectrice, tu t’es peut-être, comme moi, demandé de quel camp tu pouvais bien faire partie, en ayant sous les yeux la vidéo de «quelques gentils lycéens, qu’on a fait agenouiller mains sur la tête. Et qui pourtant ne faisaient que montrer un agacement tranquille et de bon aloi contre la réforme du baccalauréat et «parcours sup».
«Braves adolescents humiliés par les nervis à la solde du pouvoir ouvertement fascisant. Qui leur ont fait subir un traitement comparable à celui de la police allemande contre des groupes de résistants en 1941.» (Je te jure, il y a des internautes qui ont vraiment fait ce parallèle.)… Oups, pardon, mon clavier est parti en live sur ce début de chronique. Ce n’est même plus de l’écriture automatique, c’est Benoît Hamon qui le contrôle à distance avec son «team-viewer». Je reprends donc la main sur Bebeuh; il fallait lire:
«en ayant sous les yeux la vidéo de ces cent-vingt merdeux que leurs parents auraient mieux fait de léguer à la Ddas dès leur naissance, porteurs de bonbonnes de gaz, prêts à mettre en cendres l’établissement dans lequel quelques enseignants économiquement faibles, (pléonasme honteux) usent le peu d’énergie qui leur reste, après leur huit réunions syndicales hebdomadaires, pour tenter de colorer de bribes de connaissances leurs neurones desséchés, savoirs aussi jubilatoires qu’inutiles pour trouver un poste de youtuber intellectuellement déficient (deuxième pléonasme). Primo-délinquants mis à genoux, (et ce n’est pas une métaphore, vérifie par toi même), par nos valeureux cowboys.»
Parlons cash-cash, comme disait Ray Charles quand il croisait Stevie Wonder. C’est sûr que l’humiliation qui consiste à foutre des quasi-mômes à genou les mains attachées en se foutant de leur gueule, tout ça parce qu’il y avait une grosse poignée de pyromanes parmi eux, n’est pas le moyen le plus efficace pour démobiliser ceux dont le seul objectif est de dégommer du keuf. Mais calmer cent-cinquante excités en leur filant une «chupa-chups» et un bisou dans le cou, je suis également sceptique.
Traitons les causes. Voilà un embryon d’explication en cadeau, et je te prie d’accepter pour ça et par avance mes excuses, ô ma lectrice, précisément pour la seule raison que tu sais lire; voici, ci-dessous, la quatrième vente de chansons de ces dernières semaines. Dont l’écoute répétée explique donc au moins en partie, (vu que je doute que ce soit au «top 50» des EHPAD), l’état de décrépitude neuronale d’une bonne partie de nos prépubères persuadés du fait qu’envoyer de l’acide à la tronche des journalistes va assurer leur avenir. (Je ne mets pas le lien «youtube», pour que tu évites l’AVC en n’ayant pas «texte» et «musique» en même temps.)
«Il m’a dit « t’es où? J’te rejoins au tel-hô »
Moi je m’en bats les reins, j’ai besoin d’un vrai djo
Il a vu mes copines, j’crois qu’il a flashé
J’suis pas ton plan B, t’as maté le fessier
J’réponds à tes appels, tu crois que j’vais la fesser
Moi j’m’en bats les reins, j’ai besoin d’un vrai djo
Trop tard, trop tard
J’suis trop loin pour toi
Mais t’es la plus bonne-bonne-bonne de mes copines
À mes copines, à mes copines (bis)»
Pas terrible, hein. Mais, à la décharge de ce «texte», (décharge dans laquelle on pourrait avantageusement le balancer, geste que le niveau de grammaire de l’expression «la plus bonne bonne de mes copines» suffirait à justifier), il n’est voué, encerclé par quelques spots publicitaires du même niveau intellectuel, qu’à ensuquer les oreilles par essence incultes de pré-ados préformatés par la réforme des collèges de l’inénarrable Najat Valaud-Belkacem…
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