Longtemps nous avons cru que la mondialisation consistait, par exemple, à permettre au consommateur européen d’acheter une marque américaine fabriquée en Asie. C’était le «bon côté» de la modalisation.
Certes, cela pouvait provoquer des désastres écologiques et des conditions de travail abominables mais qui s’en souciait du moment que les grands marchés boursiers du monde se portaient bien?
Mais voilà, alors que les plus éminents scientifiques essayaient de savoir comment détourner hypothétiquement la trajectoire d’un astéroïde s’approchant un peu trop près de la Terre, c’est finalement un microbe qui risque d’emporter l’humanité au cimetière des dinosaures.
Effet papillon de ce nouveau millénaire, un type qui ne tousse pas dans son coude à Wuhan en Chine peut contaminer un ancien producteur hollywoodien dans la prison de Rikers Island à New York. C’est donc la panique mondiale, on demande à ceux qui ont un «chez eux» d’y rester, de savourer les charmes discrets du confinement, et de vivre l’expérience amusante du port d’un bracelet électronique imaginaire. La crise durera le temps qu’il faut et la Banque mondiale promet de trouver l’argent qu’il faudra du moment que Monsieur Tout-le-monde et Madame Lambda respectent les distances de sécurité en regardant la télé. Cette parenthèse n’est qu’un jour de repos, et bientôt nous pourrons enfin retourner au boulot puis mourir d’une cause qui ne se transmet pas en éternuant sur ses petits camarades.
Or le coronavirus aurait pu être une source d’espoir. Rendez-vous compte, le coronavirus est le chaînon manquant entre les créationnistes et les évolutionnistes.
Comment, lorsque l’on adore Dieu, ne pas voir en ce virus au nom rigolo: une bonne grosse volonté divine? «2020, l’an fin» le slogan prophétique nous tendait les bras. Chacun pouvant imaginer quels pêchés ce fléau étant censé absoudre, évêques, imams, rabbins etc. devraient prêcher d’une foi commune: «sortez tous! Et Dieu reconnaitra les siens». Au-lieu de ça, Pâques, Pessah et le ramadan feront un bide retentissant car si Dieu est grand Il n’en est pas moins contagieux.
Et comment, lorsque l’on aime Darwin, ne pas percevoir dans ce virus qui ne doit sa propagation qu’à la mondialisation: le signe que notre écosystème planétaire tente simplement de réguler l’hégémonie humaine?
Chaque année on nous emmerde avec le «Jour du dépassement», cette date qui annonce l’instant où l’humanité a déjà consommé les ressources que la nature peut renouveler en un an! Là nous avons enfin l’occasion de résoudre la surpopulation, les retraites, une partie de la famine dans le monde, quelques guerres, le chômage etc. grâce à un virus démocratique qui s’attaque aussi bien aux riches qu’aux pauvres, aux célébrités qu’aux anonymes, à vous qu’à moi, mais que faisons-nous? On loupe bêtement cette occasion en or que nous apportait Dame Nature sur un mouchoir glaireux.
Rappelez-vous de cette fine analyse du dessinateur Reiser se lamentant qu’il n’y ait «plus un seul endroit habitable, plus d’oiseaux, plus de poissons, plus d’insectes, plus de saisons mais toujours et toujours… des cons». C’était l’occasion de changer tout ça, dommage nous sommes encore passés à côté du bonheur.
PS: Le Coq ne paraîtra que tous les 15 jours durant l’épopée du coronavirus. C’est déjà assez chiant le confinement alors si en plus il faut en causer…
bref, prochain numéro le 7 avril.
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