No god no queen

par | 22 Mai 2018

Anthony CASANOVA est politiquement correct

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Vous connaissez cette phrase, c’est le premier principe de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Si la pensée est universelle, elle fut écrite durant la Révolution française. C’est-à-dire qu’en France, il y a presque 230 ans, les révolutionnaires ont défini un horizon qui devait servir à tous les peuples. Ainsi, le 10 décembre 1948, les 58 États Membres de l’ONU ont adopté la charte de La Déclaration universelle des droits de l’homme dont la première phrase est : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Pour paraphraser l’écrivain et journaliste Roland Dorgelès, nous pouvons dire que les leçons de l’histoire c’est comme les cure-dents, personne ne veut s’en servir après vous. Alors quel spectacle affligeant que celui de la retransmission, par les deux principales chaines de télévision française, du mariage du dernier des petits merdeux de la cour d’Angleterre. On en est là ! Après tout ce qu’il aura fallu faire pour dégager les Bourbons et leurs satellites au pays de Diderot, voilà que le peuple de France s’émerveille devant les noces du petit prince et de sa roturière.

Certes, nous avons un président qui se prend pour Jupiter mais un roi, une reine, princes et princesses et tous leurs parasites familiaux, c’est exactement ce contre quoi les Lumières se sont battues, c’en fut même leur raison d’être. Qu’est-ce qu’un roi si ce n’est le seul con qui par son statut discrédite la possibilité de l’égalité entre les hommes ? Parce que ces parasites royaux, ils ne vivent pas aux frais de la princesse mais au frais du peuple ! Quand finirons-nous par vomir l’indécence de cet étalage de richesses et de privilèges ? 

Un roi ! Mais pauvres républicains en mal d’idole devant qui vous agenouiller, la monarchie c’est la glorification de l’inégalité via un pouvoir qui ne se lègue que par les droits du sang. C’est l’alpha et l’oméga du racisme puisque c’est la base de la classification des hommes entre eux. Quand cesserons-nous de nous intéresser à une princesse poule pondeuse qui nous présente son nouveau chiard tous les 9 mois puisqu’elle n’a rien d’autre à foutre de ses journées ? Quand arrêterons-nous de suivre ces « évènements » mondains qui nous font regretter que les aïeux de ces tristes sires n’aient pas connu d’un peu plus près Joseph Guillotin ?

Ce n’est pas dans mon habitude d’être cocardier mais quand même, de la Place de la Concorde au Pont de l’Alma, la France s’est forgée une solide réputation de point final des têtes couronnées. Et là, comme de vulgaires affranchis nostalgiques de leur condition de serf, voilà que l’on regarde les derniers vestiges du Moyen Age se pavaner devant le monde entier. Ce n’est pas parce qu’on commémore mai 68 qu’il faudrait oublier juin 1789. Alors « God save the queen », à quoi bon ? Dieu n’existe pas et, ne l’oublions pas, il devrait en être autant des reines et des rois.

par Anthony Casanova

Anthony Casanova par Babouse

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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