Tiens, moi qui vous cause dans le Coq toutes les semaines, je peux bien vous l’avouer, à côté de cette belle occupation hebdomadaire, j’ai un vrai métier. Enfin, je veux dire, je suis très fier de participer pro bono à ce beau journal qu’il est gratuit et pas payant – ne serait-ce que parce que ça fait braire Lindingre et qu’il est toujours bon que les ânes s’expriment – et pas payé par volonté de ses participants, mais ça ne met pas beaucoup de beurre dans les épinards. Ce qui est par ailleurs une bonne chose, car il faut de la crème dans les épinards, pas du beurre, faut être logique, aussi, des fois.
Bref.
Donc, mon vrai métier, c’est rédacteur indépendant, c’est-à-dire, en termes moins élégants, que je suis un mercenaire de la plume – du clavier pour être honnête, parce qu’à la plume, je fais des pâtés – et que je dis du bien de ce dont on me dit de dire du bien. N’ayant aucune morale journalistique dans mon boulot, je peux même trouver des qualités à des trucs qui naturellement me feraient plutôt marrer, et si je m’interdis de dépasser certaines barrières intellectuelles – ne comptez pas sur moi pour faire un beau papier pour l’homéopathie, j’ai quand même un fond d’honnêteté intellectuelle -, je vends mes maigres qualités littéraires au plus offrant, et tant pis pour la Carte de presse.
Certes.
Mais dans mon choix de carrière de rédacteur indépendant, il y a l’usage de la langue de Molière mais surtout, il y a l’indépendance et donc, le risque de ne pas toucher un fifrelin à la fin du mois. Je ne me plains pas, c’est un choix que j’ai fait volontairement, mais parfois, je ne travaille pas assez. Dans ces cas là, je suis aux minima sociaux – qui sont déjà un solide filet social et je m’en félicite – et donc, pour des raisons administratives complexes, je suis toujours inscrit à Pôle Emploi. Ainsi, tous les 30 du mois, je remplis consciencieusement ma fiche d’actualisation et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. D’ailleurs, grâce à ce statut pas forcément enviable, j’ai droit à des formations utiles. C’est ainsi que je me suis vu offrir un stage d’anglais, afin de proposer à mes clients de baver mes compliments directement dans la langue de Shakespeare, stage de 210 heures que je suis actuellement, yes my taylor is fucking rich.
Et donc, j’ai reçu la proposition de stage en juin, j’ai passé l’entretien de niveau en juillet et j’ai été inscrit au stage « Anglais renforcé » pour le 1er octobre. Ce qui est bel et bon. Et me voilà depuis 6 semaines, 4h par jour, 5 jours par semaine en train d’améliorer mes connaissances en british, grâce à mon ami Pôle Emploi. Et je m’en réjouis car je progresse. Mais vous me direz « Et alors ?, c’est ta vie, mon gars, on s’en cogne un peu de tes histoires ! »
Oui, mais, depuis que j’ai commencé ce stage, j’ai reçu deux courriers électroniques de mon ami Pôle Emploi me disant que mon stage offert par mon autre ami Pôle Emploi était accepté par mon troisième ami Pôle Emploi. C’est farce. Et parfaitement inutile. Je ne sais pas combien de personnes le suivi de mon stage implique mais je me dis qu’au lieu de faire chier deux ou trois travailleurs de Pôle Emploi à confirmer que les stagiaires que Pôle Emploi a envoyés en stage ont bien le droit d’être des stagiaires de Pôle Emploi, il devrait y avoir mieux à faire. Et que plutôt que faire la chasse aux trois quatre branle-panneaux qui « profitent » du système en recevant une énorme rétribution de 300 balles par mois et à la place de hurler à l’inanité du système, les réacs qui disent pis que pendre de l’agence de l’emploi feraient bien mieux de réfléchir à la façon d’utiliser les agents de Pôle Emploi à autre chose qu’à souligner des évidences.
That’s all, folks !
par Naqdimon Weil
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