Bon, ma chère lectrice, de quoi t-est-ce que je vais bien pouvoir t’entretenir aujourd’hui, afin de tenter de maintenir tes neurones dans un état d’excitation qui perdurerait pendant les six jours qui suivent la lecture de ces lignes bouleversantes ayant l’habitude d’absorber ton mardi? (Oui, je sais que tu mets un certain temps à lire mon papier, mais sûrement moins que moi pour l’écrire, sauf à avoir été une victime des ravages de la méthode globale.)
Vais-je te parler du nouveau tendron icônique de la droite wauquizienne, François-Xavier Bellamy, qui se déclare contre l’avortement «à titre personnel» mais qui, je le cite à peu près de mémoire, «n’a aucunement l’intention de revenir sur la loi qui l’autorise.» Même si le fait qu’on ait un peu de mal, (même en tendant l’oreille avec la même énergie qu’on se la boucherait pour avoir évité de tomber sur: «nous sommes deux sœurs jumelles» à France-inter la semaine passée), à l’entendre aborder d’autres sujets.
(Rappelons, pour achever de te plonger dans la félicité la plus complète, que ce brave versaillais est également favorable à une « clause de conscience » pour les pharmaciens qui ne souhaiteraient pas vendre de produits contraceptifs et abortifs. »)
Je ne te parlerai pas non plus de l’Eurovision, puisque mon bien aimé rédac-chef le fait bien mieux que je n’aurais pu, juste au-dessus de ces lignes qui te ravissent presque autant. Ou alors, juste pour dire que j’en ai un peu beaucoup plein le cul de ne pas avoir le droit de dire qu’une «chanson» est une bouse infâme, aux paroles insanes, et à la mélodie à peu près aussi originale qu’une contribution de Nadine Morano sur le mur «twitter» de la même, sans me faire traiter d’homophobe – raciste – transphobe.
Ce seraient Olivier Marchal ou Gérard Lanvin qui auraient pris le micro pour nous vomir cette claque dans la gueule à la musique, j’aurais dit exactement la même chose. Et, pour paraphraser Roland Barthes, je dirais volontiers que: «tous les ados chantent juste, sauf Bilal Hassani.» (Juste, ça veut dire avec un sentiment à peu près sincères. Les hauteurs de notes y sont, du moins le présumé-je, ne connaissant pas les intentions de ce que l’usage nous habitue de nommer un «compositeur.»)
Je voudrais quand-même, à ce sujet, tirer une révérence au passage à «Act-up sud ouest» qui, peu de temps après une déclaration énamourée au jouvenceau qui n’avait rien d’artistique, a «twitté»: «Nous rejoignons l’appel international de militantEs et organisations queer Palestiniennes visant au boycott de l’Eurovision qui aura lieu cette année à Tel Aviv. Non au pinkwashing ! Soutien aux queers palestiniennEs !»
Ils ont parfaitement raison! Moi aussi, quand je pense à tous ces LGBT qui fuient Israël, en panique, pour se réfugier dans la bande de Gaza, ça me rend tout chose.
Je ne te parlerai peut-être pas non plus de notre freluquet de l’Elysée, dont la dernière saillie révélée, (et aussitôt virale, pas de bol pour lui), n’a très vraisemblablement pas été piochée dans l’intégrale de Paul Ricoeur, je le cite: «tu vas les bouffer, c’est pour ça que je t’ai auprès de moi.»
Allons, Manu, un peu de retenue! Et votre sens de l’histoire, alors? Imaginez-vous le général de Gaulle révéler ainsi en public le sort que tante Yvonne réservait, dans la plus stricte intimité, aux deux ovoïdes les plus représentatifs de sa virilité?
Je ne parlerai pas non plus de la spécificité de ce jour où j’écris ces lignes, (oui, je m’y prends en avance, mais je crois te l’avoir déjà dit plus haut; de toute façon, j’ai beau essayer de rattraper l’actualité, elle se dérobe, la salope!): «1er février, journée mondiale du Hijab».
Journée mondiale du hijab… Et, vu que, comme le disait Baruch Spinoza, «il faut toujours réussir à tourner à son avantage une situation paraissant désespérée», je rétorquerai: «ça tombe bien, je n’avais plus de Kleenex».
Bon, comme je ne vais pas te parler de tout ça, je vais te parler de «France-inter.»
Mais comme je n’ai plus de place, ça sera la semaine prochaine.
Pour conclure ce panégyrique, je citerai le très justement célèbre philosophe maître Gims qui, suite à l’enregistrement de son dernier disque, nous a déclaré doctement: «la vie est toujours plus belle quand on vient de faire caca».
par Christophe Sibille
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