Ne pouvant résister au chant du Coq, qui m’invite à donner ici mon avis sur un maximum de tout et sur pas mal de riens, me voici, nouvelle venue, quasi nue devant vous, carnet en main et plume fichée à un endroit que la décence m’interdit de décrire plus avant (ou même après), sous peine de me retrouver épinglée au fichier national des auteurs d’infractions textuelles.
Face à ma feuille, reste tout de même une difficulté d’importance, au moins aussi dure à surmonter que celle de réussir à trouver un adhérant de Génération.s ou un peu d’humanité au fond de l’œil jaune du berger allemand de Viktor Orban : trouver le sujet de cette première chronique.
Et oui, car si les afro-américains ont, à juste titre, l’angoisse du policier blanc, mon profil caucasien n’est lui effrayé que par la blancheur d’une seule chose : la page.
Tel Gad Elmaleh hésitant entre pomper Jerry Seinfeld ou Louis C.K., j’ai longuement tergiversé, alternant entre surexcitation virginale et abattement lourd comme un cheval mort -ceux s’étant essayés aux lasagnes Spanghero me comprendront.
J’ai rapidement écarté le thème des Gilets Jaunes (même au royaume des aveugles, il y a des borgnes à ne pas dépasser), celui du combat Kaaris/Booba (politiquement clivant), celui de la présence de Schiappa chez Hanouna (trop disruptif), celui du passe-passe des passeports diplomatiques (et c’est ainsi que Benalla est gland), ou encore celui du vélo de ma grand-mère (car oui, figurez-vous qu’elle en faisait, notamment le dimanche et dopée au pousse-café).
Pour autant pas plus sereine qu’un belge devant un jardin d’enfants, et faute de parvenir à fixer mon choix sur un sujet, j’ai, première chronique oblige, décidé de vous livrer ma profession de foi :
Moi, chroniqueuse au Coq, je serai toujours impertinente, insolente et irrévérencieuse – tant que ça plait à la majorité.
Moi, chroniqueuse au Coq, je prendrai tous les risques, même les plus faibles.
Moi, chroniqueuse au Coq, je ne pratiquerai jamais la langue de bois, mais souvent la gueule de bois.
Moi, chroniqueuse au Coq, je serai toujours du bon côté du manche – surtout s’il mesure plus de 14 cm.
Moi, chroniqueuse au Coq, je serai aussi franche qu’un Glucksmann qui recule.
Moi, chroniqueuse au Coq, je resterai toujours fidèle à mes convictions, mais dans le respect et soucieuse de celles de la Direction.
Moi, chroniqueuse au Coq, je serai toujours farouchement opposée à toute complaisance ou renvoi d’ascenseur -même émotionnel.
Moi, chroniqueuse au Coq, je resterai toujours intègre, honnête et conforme à l’éthique.
Et toc.
Par Myriam