La religion est une matière fécale

par | 4 Fév 2020

Anthony CASANOVA est politiquement correct

Les déboires de la jeune Mila, cette ado devenue la cible de la horde du net suite à ses propos blasphématoires, sont une source inépuisable d’enseignements.
Cette jeune lesbienne qui, après un échange d’amabilités comme il en existe des millions par jour sur les réseaux sociaux, fut noyée sous les menaces de viols et de meurtre. Des internautes ont même divulgué ses informations personnelles: son nom complet, son adresse et son numéro de portable. Ses comptes de réseaux sociaux et ses adresses mail furent piratés. Elle est depuis déscolarisée de peur des représailles.

Après un tel harcèlement, de telles menaces, on aurait pu imaginer de la part des responsables politiques, des médias, des associations en faveur des droits de l’homme, des associations féministes et LGBT, et de tous ceux qui ont deux neurones en état de fonctionnement: un soutien unanime et inoxydable envers Mila. Mais voilà, Mila parlait des religions en général et de l’islam en particulier. Résultat, pour reprendre une expression de Pierre Desproges, les soutiens de Mila se sont comptés sur les doigts de la main de Django Reinhardt. La raison en est aussi simple que désespérante: le racisme.

Eh oui! dans ce que l’on nomme «l’affaire Mila», il y a bien du racisme. Ce racisme -qui ne vient en aucun cas de la jeune Mila- fut le dénominateur commun de tous ceux qui ont «oublié» de la soutenir. C’est ainsi, au sein de nos responsables politiques, de nos médias, des associations en faveur des droits de l’homme, des associations féministes et LGBT, il y a du racisme. Car si tous ces braves gens sont souvent disposés à défendre le droit au blasphème dès qu’il concerne Dieu et le petit Jésus, ces même braves gens sont toujours indisposés à défendre le blasphème s’il a pour cible Allah et le petit Mahomet.
Cette «nuance» est notamment due à l’arbre généalogique des Français musulmans qui pousse nos antiracistes de pacotille à ne jamais considérer les Français croyant en Allah comme de véritables Français. Ce qui est assez étonnant puisque, normalement, ils militent pour -disons-le sans pincette- que les Français blancs, beurs, asiatiques et noirs soient traités de manière équitable. Cette schizophrénie qui les amène à dire que la pigmentation de nos concitoyens n’a aucune importance tout en agissant qu’en fonction de celle-ci.
Pour ces braves gens, ces nouveaux beaufs, ou, disons-le sans ambages, ces tristes cons: la religion musulmane n’est pas française. On a beau leur expliquer qu’aucune religion n’est «française» puisque la France est laïque depuis 115 ans, ils n’arrivent pas à l’intégrer. Pour ces cons, l’islam est la religion des étrangers ce qui fait qu’être critique vis-à-vis du Coran équivaudrait à de la discrimination.

C’est pour cela que les athées honnêtes ou les laïques cohérents s’engueulent soit avec une partie de la droite et son extrême dès que l’on touche à Jésus; soit s’engueulent avec une partie de la gauche et son extrême dès que l’on touche à Mahomet. Cette gauche et cette droite qui rivalisent d’hypocrisie pour ne parler de laïcité qu’une fois sur deux.

Dans le cas de la défense ou plutôt de l’absence de défense de Mila, c’est une partie de la gauche qui est méprisable tant sa lâcheté n’a d’égal que son déshonneur.
Une lâcheté en ne défendant pas une ado menacée de viols et de meurtre parce qu’elle a dit une grossièreté sur la religion musulmane.
Un déshonneur en prenant les personnes qui croient en Allah pour des imbéciles incapables de comprendre le droit au blasphème.
Cette partie de la gauche qui suinte la condescendance et le paternalisme est à vomir! Mais de quel droit, cette gauche, prend-elle les Français musulmans pour des citoyens qui auraient des susceptibilités grotesques les empêchant de survire aux critiques (fussent-elle outrancières) de leur foi?
Ce n’est pas parce que l’islam c’est de la merde que la gauche doit s’entêter à jouer les laxatifs.

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
D'autres Chroniques

Le mépris

Avez-vous entendu parler de « Coquelicots TV » ? Voici le désopilant surnom choisi par le candidat Bardella aux européennes pour désigner la chaîne Public Sénat. Le jeune président du...

Les interdictions c’est la liberté

Cette année quelques interdictions liées aux J.O.. C’est logique les J.O. c’est, avant tout, les contraintes. C’est pour ça que je prendrai la liberté de laisser ma place à un spectateur étranger...

Coco contre les salauds

Coco contre les salauds

9 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, nous pourrions reprendre les mots de Mano Solo, fils de Cabu, pour nous questionner : « n’avons-nous vraiment rien à apprendre de tous ces gens...