Moi, personnellement, en ce qui me concerne, des mouflets, des minots, des mômes, des gosses, des chiards, j’en ai un sacré paquet dans mes entourages. Rien qu’en nièces, neveux et descendants de ceux-ci, je dépasse largement la quarantaine, et si j’ajoute les moujingues des copains et des proches, je frise gaiement l’octante. Bref, les morveux, même si je ne me suis pas reproduis de par moi-même, je connais, j’en ai plein à la maison. En plus, si je râle souvent contre eux, c’est souvent pour le plaisir ou quand ils se mettent à écouter du rap ou s’ils ont la bête idée de citer du Cyril Hanouna, en fait, je les aime bien, les pissent-au-lit. De mon filleul qui ne rêve que plaies et bosses dans un jeu de rôle mené par ma pomme à ma petite-nièce que ma simple vue fait éclater de rire, en passant par le coquet fils de mon pote atrabilaire qui inonde les réseaux sociaux de ses selfies moisis, je dois bien reconnaître qu’ils me font souvent bien marrer. En plus de ne pas avoir de responsabilité pédagogique, en général, je passe bien auprès d’eux car je leur raconte des conneries, je ferme mon clapet quand j’en trouve un de gamme adolescente rond comme une queue de pelle à une soirée familiale, ils me racontent leurs malheurs amoureux. Une tombe, que je suis.
Alors, je veux bien l’admettre, c’est bel et beau tout ça, mais faut pas se mentir, les enfants, c’est rien que des chiards. Parce que, quand vous avez fini de rigoler avec eux, souvent ils vous cassent les noix avec une science digne de celle des exécuteurs des basses-œuvres de l’Inquisition espagnole. Sérieux, quand une espèce de grand flandrin à la peau grasse et aux tifs du même métal, avec des vibrato de violoncelle désaccordé dans la voix et des boutons sur la tronche, vient vous éructer son mal-être dans les esgourdes, en parlant trop vite et trop bas pour être compris par une oreille humaine, si vous n’avez pas envie de lui redresser le bas du dos à grands coups de Doc Marten’s, c’est que vous êtes Mère Térésa, ou, au moins, sa fille. Parole, tenir plus de dix secondes auprès d’un Attila de 6 ans, sûr de son pouvoir et de son bon droit et qui ravage méthodiquement le rayon de ce supermarché de la périphérie sous l’impulsion du moment, c’est de l’ordre de l’exploit ! Et que dire de l’hygiène de ces bestioles, qui varie entre squattage intempestif de la salle de bain pendant des heures et à des horaires indus et refus catégorique de s’approcher à moins de 6 mètres de l’eau et du savon, création dans la piaule d’une bauge post-moderne dont l’odeur ferait fuit un goret adulte et dissimulation des ignobles odeurs corporelles sous l’adjonction généreuse du parfum à deux balles offert à Noël par Tata Marlyse. Honnêtement, si on se demande à qui il convient de remettre la Médaille du mérite et la Légion d’honneur, moi, je l’affirme, c’est aux braves parents qui n’ont pas foutu leur progéniture à la poubelle ou à la pension, surtout si ceux-ci sont des adolescents en pleine crise.
Et vu qu’on parle des chiards, causons un peu d’Emmanuel Macron. Les Français l’ont expédié à l’Élysée, avec mission que tout change, en tout. Et donc c’est à la hache qu’il est en train de réécrire le contrat social national. Je ne vais pas pleurer sur le sort de zadistes, les chevelus à djembé qui décident qu’ils veulent vivre autrement mais sur des terres de l’État en pissant sur cinquante ans de démocratie, ça peut amuser certains, moi, ça me les casse. Idem, si je comprends que les étudiants diant-diants protestent contre la réforme à venir, faudrait leur expliquer que la vilaine sélection existe déjà à l’université, qu’elle se fait en loucedé dans la discrétions des commissions, où l’on connaît déjà le nombre d’étudiants de l’année supérieure suivante… Bref, Macron n’a pas tout le temps tort, mais son insolente posture d’ado sûr de lui m’agace, bah, c’est la vie.
En revanche, faudrait pas qu’il oublie qu’il est le Président de la République française, république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Laïque, nom de Dieu de bordel de merde ! Pas vaguement irréligieuse, pas un tantinet mécréante, pas gentiment sceptique, non, laïque. Point barre. Alors les opinons des croyants de ceci ou de cela, voire même les incroyances de Y ou Z, on s’en bat les flancs avec un battoir à tapis persan ! L’engagement de la communauté du Saint Chevelu, du Divin Barbu, du Sacré Moustachu, rien à secouer. Laïque qu’on vous dit ! Que le Président veuille croire que Dieu ou Jéhovah ou Nyarlatothep lui a ouvert les portes de la gloire, grand bien lui fasse, qu’il aille prier sa transcendance personnelle tous les matins, c’est son droit, qu’il pense que les catho ceci ou les pastafariens cela, je m’en contrebranle, tant que c’est à l’intérieur du dedans de sa tête. Mais qu’il vienne nous coller des ensoutannés de tous bords dans le débat public, non, non, non, trois fois non, mille fois non, par les couilles du Pape ! Laïque, Monsieur le Président, ça veut dire que les religions reconnues peuvent exister. Qu’elles peuvent même apparaître. Mais que quand ça concerne la Loi, elles rentrent dans leurs lieux de culte et elles ferment bien leurs gueules! L’Église est contre la PMA ? Elle a bien raison. Et je m’en tape. L’opinion des autres sur le sujet ? Rien à foutre. La Loi se moque de la transcendance divine et ce n’est pas un vague personnage mythique issu des légendes antiques qui va venir nous casser les noix là-dessus ou sur le reste !
C’est bien compris, Monsieur le Président ?
Sinon, c’est la claque sur le cul et au lit sans dîner, bordel !
par Naqdimon Weil
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