Si je te vois de moins en moins

par | 23 Oct 2018

Anthony CASANOVA est politiquement correct

Avant-propos: cette chronique s’adresse, plus particulièrement, à ceux qui ont aimé les chansons de Patrick Font et celles de Font et Val… chers lecteurs qui n’en faites pas partie, vous trouverez, je n’en doute pas, votre bonheur dans les autres rubriques du journal.

Malgré une actualité toujours aussi riche en connerie, je ne pouvais faire l’impasse sur les deux soirées que nous avons passées à saluer les œuvres de Patrick Font, à Lyon, sur la petite scène d’A Thou bout d’Chant.

En deux soirs, 21 personnes ont foulé la scène pour chantonner, jouer, ou réciter du Patrick Font. Pour celles et ceux qui ont côtoyé l’artiste et, par conséquent, qui ont bien connu l’homme, le plaisir fut enrobé de nostalgie, de belles histoires à se remémorer, de mauvais souvenirs à se raconter, tout en évoquant, bien évidemment, les éclats de rire partagés qui doivent bien se compter par milliers.
Être l’ami de Patrick m’a aussi permis de m’enrichir de nouvelles amitiés que j’eus le plaisir de retrouver sur cette petite scène lyonnaise: Les chanteuses Nadège Matelon et Priscilla Dedelot, l’auteur-compositeur Lucas Rocher, et mon ancien complice du Coq des Bruyères, le chansonnier, Jean-Patrick Douillon. Comment ne pas imaginer, en voyant tout ce beau monde, l’émotion qu’aurait pu ressentir Patrick Font, assis au fond de la salle, en riant à ses propres blagues dites par d’autres ou en versant quelques larmes, qu’il n’aurait pas sues retenir, tout au long du spectacle. Font disait que le plus beau compliment qu’il a reçu, durant toute sa carrière, est venu d’un petit garçon lui disant avoir tant aimé le spectacle qu’il aurait voulu que ça ne s’arrête jamais. Sûr que Patrick aurait aimé que ces deux soirées ne se finissent pas, et que nous restions, tous, hors du temps, hors des contraintes du quotidien pour refaire le monde à table ou sur scène.

Pour des raisons diverses, trois personnes qui ont énormément compté pour Patrick n’ont pu se joindre à nous: Thierry Rocher, que vous retrouvez chaque semaine dans le Coq des Bruyères, et qui édita dans les années 90 deux livres de Patrick avant de se lancer sur scène à son tour. Daniel Gros, le comédien, le saltimbanque qui travaillait avec Patrick depuis les années 80. Et, bien-entendu, Philippe Val qui joua le rôle de Val dans Font et Val. Ce petit monde aurait d’ailleurs pu être accompagné par les deux pianistes, Martial Paoli et Christophe Sibille, dont nous avons tous regretté l’absence. Tous nous ont manqué, et ils auraient manqué à Patrick.

Comme toutes les fois qu’une soirée se passe bien, on se promet d’en organiser d’autres… alors nous verrons bien où et quand l’expérience se renouvellera si elle se renouvelle. Quoi qu’il en soit, ce fut un plaisir de répondre présent à l’invitation d’Evelyne Gallet et de Nicolas Bacchus, de partager l’espace d’un moment la scène avec tous ces artistes, d’écouter chanter Baudoin Claessens -que Patrick considérait comme le fils qu’il n’a jamais eu- avec Manu Lods, et de boire quelques verres après le spectacle en compagnie de cette joyeuse bande et d’une partie du public qui aime prolonger la soirée au bar. En parlant de public, je remercie particulièrement Loïc et Cédric, ainsi qu’Anny-Claude, Gérard, Loïc, Sylvie, Cyril, Yvonnick, Nelly et Alain, Gérard, Michel, Anny, Paolo… bref, tous ceux qui étaient heureux d’être là.

N’insultons pas l’avenir alors, qui sait, peut-être à bientôt

PS: l’autobiographie de Patrick Font et L’intégrale de ses chansons sont toujours disponibles.

par Anthony Casanova

Anthony Casanova par Babouse

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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