Chers lecteurs, chers curieux, cher journal,
Je vous annonce qu’après 19 ans d’existence, le site – j’aime dire « journal » – du Coq des Bruyères cessera de paraître le 24 juin 2025. En comptant ce numéro, il nous reste donc 12 parutions avant le clap de fin. Sans problème, sans grabuge, nous allons fermer boutique. On ne vous dira pas « adieu », puisqu’on n’y croit pas, mais humblement « salut ». C’est honnête et inattaquable.
Le Coq fut un média réellement gratuit : nous n’avons jamais diffusé de publicité et nous n’avons jamais fait un seul appel à votre charité pour nous aider à rester propres. Tous les dessinateurs et chroniqueurs qui ont fait partie de la longue histoire du Coq des Bruyères l’ont fait bénévolement. Ayant horreur des médias qui ne paient personne sans oublier de gagner du fric, sachez que, chez nous, si l’argent ne sortait pas, c’est qu’il n’entrait pas non plus. Vous avez ainsi pu nous lire gratuitement, comme si nous vous offrions un cadeau.
J’en profite d’ailleurs pour remercier chaleureusement celles et ceux qui ont donné de leur temps, de près ou de loin, pour faire exister ce titre.
Au fil des ans, notre moteur ne fut que l’envie de nous exprimer, de pousser quelques gueulantes, parfois des coups de cœur, de vous faire rire et peut-être réfléchir, au nom de cette éthique intellectuelle que l’on nomme la satire.
J’aime me dire que le Coq a pu servir de tremplin ou de terrain de jeu à celles et ceux qui s’y sont arrêtés. C’est peut-être mal placé, mais je suis fier d’imaginer que le Coq ait peut-être aidé les uns ou les autres à progresser, s’épanouir, se défouler… pour le plaisir de lecteurs complices qui ont pu trouver en notre compagnie une insolence qui se devait d’être joyeuse pour ne jamais être dogmatique.
Chers lecteurs, chers curieux, on s’en va lentement, et avec toute ma gratitude aux historiques du journal Babouse, Olivier Ranson, Christophe Sibille, Thierry Rocher et Jean-Patrick Douillon, ainsi qu’à celles et ceux qui ont signé une fois ou mille fois une chronique, un dessin pour le Coq des Bruyères.
Si, à ce jour, il y a eu 7696 dessins et 4170 chroniques publiés, c’est grâce à eux (sans omission j’espère) :
Agathe André, Babouse, Benj, Biche, Nicolas Brulebois, Jérôme C.-M., Céèf, Claire, Marie Chevalier, Chraz, Coco, Jean-Patrick Douillon, Espé, Patrick Font, Daniel Gros, Katia J., Jerc, Kate, Kurt, Marc Large, Lebecq, L’Indéprimeuse, Gaston Lécluse, Jean-Pierre de Lipowski, Manon, Guylaine Marie, Guillaume Meurice, Eric Mie, Myriam, Nathz, Martial Paoli, M.S.A., Péji, Raf, Ranson, Ray Clid, Thierry Rocher, Rodho, Romain Rouanet, Sanaga, Christophe Sibille, Urbs, Naqdimon Weil, Meïr Waintrater, Zap, Ze Fred, et mon cher ami Denis Zavarise, fondateur du Coq des Bruyères, à qui je dois mon premier « trou dans l’eau » qui ne se referme jamais. Je ne peux écouter Billie Holiday interpréter All of me sans penser à lui. Entre bonheur et mélancolie comme un souvenir de Denis.
Ça y est, il ne reste déjà plus que 11 numéros… comme le temps passe vite, non ?
PS: Vous ne serez pas en manque de satire et d’esprit critique, en achetant chaque semaine Charlie Hebdo, Franc-Tireur et le Canard enchaîné.
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