Procès Charlie, rappeur nazifiant, élus écolos qui sentent le sapin et gardiens du musée d’Orsay se prenant pour des Gardiens de la Révolution -pour ne citer que ces évènements-, cette rentrée est placée sous une tension plus élevée que celle d’une centrale EDF.
Pourtant, loin des regards, un combat d’importance continue d’être mené sans relâche par d’invincibles gaulois bretons, ce que n’a pas manqué de rappeler ce mois-ci Bernez Rouz, Président du Conseil Culturel de Bretagne.
Les parents d’un petit Fañch, né à Quimper en mai 2017, se sont vu refuser la transcription de ce prénom à l’état civil à cause de la tilde. Et depuis, ils multiplient les recours judiciaires.
Ils sont quand même pénibles à vouloir faire les originaux. Ils ne pouvaient pas appeler leur gamin Surcouf, Jean-Edern, Tugduald ou Merlin l’Enchanteur comme tous les autres bretons? Ils n’ont qu’à lui faire une petite sœur, l’appeler Mathilde, et ils l’auront, leur tilde!
Futurs parents, attention! On peut aussi gravement hypothéquer l’avenir professionnel de son bambin en lui donnant un prénom trop clivant: par exemple, il sera difficile pour un petit Dieudonné de devenir Président de la Licra, pour une Zahia de se présenter sur une liste du parti Chrétien Démocrate, ou pour un Aymeric de devenir boucher-charcutier.
C’est fou que «Fañch» pose autant de difficultés quand on voit tous les autres prénoms qui passent sans problème chaque année. Comme ce petit «Aytron», né l’année dernière, ce qui fait donc un chiard de plus sur cette planète.
Encore plus original, le prénom «Merdive», donné en 2014, qui est donc la contraction de «merde» et d’«endive», et sur lequel plane le doute quant à son origine: est-ce une référence à la conception de la petite, la mère s’étant écriée «Merde, Yves!» en réalisant que son mari ne s’était pas retiré à temps, ou est-ce que les parents ont paniqué devant l’officier d’état civil, réussissant uniquement à bredouiller qu’ils voulaient donner comme prénom celui de la «mère d’Yves»? L’histoire ne le dit pas, mais on souhaite beaucoup de courage à cet enfant.
A noter aussi, l’existence d’un « Alkapone » et d’un « Alpacino » repérés dans une classe en 2015 à Mulhouse. C’est la seule famille dans laquelle les gosses font plus peur que leur parrain. Heureusement que les parents de Jean-Marc Barr n’ont pas appelé leur fils Esko, il aurait fini le nez dans la neige plutôt que la tête sous l’eau.
Toujours en Bretagne, l’administration a pourtant validé les prénoms « Copié » et « Collé » pour des jumeaux. A quand des jumeaux « Coupé » et « Décalé » aux Antilles ?
Et comment oublier le prénom «Amnesia», donné en 2012, ou celui de sa sœur «Euthanasia», une petite fille peine de vie, prénom qui, renseignements pris, est le deuxième de Véronique Courjault?
L’imagination des parents ne connaît pas de limites, comme en témoigne le prénom «Clitorine» (si, si). Alors «Fañch», passera ou passera pas, d’ici là, j’attends avec impatience la naissance de ses petites sœurs Cyprina et Chlamydia-Jordana.
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