La Première ministre, Elisabeth Borne, a rappelé, fin mai, que les origines du Rassemblement National étaient liées à Philippe Pétain. Elle a raison. C’est factuel : le Front National fut créé il y a 50 ans par Jean-Marie Le Pen et des anciens de la Waffen-SS et collaborateurs de l’Allemagne nazie dont François Brigneau.
Cependant, le président de la République, Emmanuel Macron, a recadré la cheffe du gouvernement en affirmant qu’on ne peut plus battre l’extrême droite « simplement avec des arguments historiques et moraux ». Il a raison : le RN est le premier parti d’opposition, à gauche comme à droite, l’idée du « barrage républicain » lors des élections ne passe plus, et nous ne sommes plus qu’une poignée à réclamer un « cordon sanitaire » pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir.
Dans toute la France, il y a régulièrement des campagnes d’affichage en faveur du RN et de « Marine présidente »… la victoire, ils la veulent, et malheureusement tout prête à penser qu’ils finiront par l’obtenir.
En 50 ans, le parti de Jean-Marie Le Pen a évolué, il n’est plus le même qu’à ses débuts. Certes, il doit y rester encore des nostalgiques de Pétain et de l’Algérie française, de farouches antisémites, des catholiques intégristes, et quelques royalistes mais ce n’est plus la majorité des électeurs du RN.
Il en va de même pour les communistes : le PCF qui a justifié les atrocités de Staline, de Castro, de la Chine, de l’URSS, a évolué même s’il y reste encore d’indécrottables salopards pour voter, en 2023 à l’Assemblée nationale, contre la reconnaissance comme génocide de l’Holodomor (famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques, à l’origine de la mort de plusieurs millions de personnes).
Les fondamentaux ne s’oublient pas même s’ils n’intéressent plus grand monde. Le PCF étant à des années lumières de l’Elysée, le réel danger vient de l’extrême droite : sans oublier les uns concentrons-nous sur les autres.
S’il ne suffit pas de rappeler les origines idéologiques du RN ; s’il ne suffit pas de montrer les liens qu’entretiennent les cadres de ce parti avec les régimes totalitaires (la Russie etc.) et ceux qui aimeraient faire basculer leur pays démocratique dans l’autoritarisme (Steve Bannon aux USA etc.) ; s’il ne suffit pas de faire la liste des votes des élus RN contre les Droits des femmes, contre les propositions pour diminuer la précarité ; s’il ne suffit pas d’expliquer l’impasse géopolitique et le désastre économique survenant après une victoire du RN ; s’il ne suffit pas de dénoncer le racisme ou la xénophobie… s’il ne suffit pas, comme le disait Mano Solo, de gueuler « plus jamais ça », que peut-on faire pour empêcher l’inéluctable ? Comment enrayer le populisme et le conspirationnisme dont se nourrissent le RN et ses homologues partout dans le monde ?
Peut-être en admettant que ce n’est pas le RN qui cherche à convaincre les électeurs mais que ce sont les électeurs qui sont convaincus que le RN partage leur colère.
La majorité des électeurs du RN est faite de personnes lambda persuadées que la société, le monde, et tous les autres sont un danger. Ce sont des gens qui ont peur, et qui ne se rassurent qu’en votant pour ceux qui font peur à ceux qui leur font peur. Alors parler de Pétain c’est bien mais acceptons, tout en le déplorant, que ça ne sert à rien.
2nd sujet du bac philo : Quand la liberté ne fait plus recette, doit-on s’étonner que l’on vote pour ses matons ?
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