L’Arabie saoudite accueillera les Jeux asiatiques d’hiver en 2029, dans une gigantesque mégalopole qui va se construire au nord-ouest du pays. La sensation qui nous envahit à l’instant où nous apprenons ce genre d’info est un mélange entre étonnement et exaspération. Cette sensation porte un nom. C’est une esclave du quotidien, une sangsue acharnée, une infatigable travailleuse qui ne se repose jamais. Enveloppant le monde d’une épaisse couche de crasse, elle est le ver blanc de l’espoir, on l’appelle: la connerie.
Qu’elle soit petite, grosse, grande, voire énorme… qu’importe sa taille ou sa nocivité, elle accompagne inlassablement l’actualité, la plupart des faits divers, mon voisin du dessous… et souvent, quand nous n’arrivons plus à en rire, nos regards se tournent vers une mélancolie désabusée.
Ô connerie suspends ton vol, au moins, pour qu’on se repose!
Mais non, elle ne nous fera jamais ce plaisir. Alors, machinalement, on la salue: «bonjour Connerie».
De la moindre publicité à une guerre qui éclate, «bonjour Connerie»; d’un banal accident de la route à un tweet de Mélenchon, «bonjour Connerie»; de la justice de droit privé au sein des partis de gauche à l’ascension de l’extrême droite en Europe, «bonjour Connerie».
Quand on croit qu’elle est loin, elle est là tout près de nous, elle voyage, elle voyage, la connerie est sans fin, elle est un peu partout.
Que l’on gueule contre elle, qu’on la subisse, ou, parfois, qu’on en soit le vecteur, la connerie a, et aura toujours, le dernier mot. Il faut bien garder en tête que la connerie sort toujours vainqueur, elle l’emporte toujours ! Bien que ce constat soit déprimant, ce n’est pas une raison pour ne pas lui rentrer dans le lard. Certes, quand sonnera le gong final, la connerie restera debout, et nous, pauvres rêveurs, nous serons couchés entre quatre planches.
Narquoise, la connerie, du haut de son podium, vous achèvera en disant qu’à vaincre sans péril, eh bien elle triomphe quand même. Peu importe, se battre c’est vivre, et il faut garder le plaisir de prendre part à ce combat perdu d’avance.
Pour cela, simplement prendre le temps de se reposer, de souffler, pour oublier que «demain il fera jour, et c’est une calamité»… Ainsi ne jamais perdre une occasion de s’amuser, de rire, d’aimer, d’être psychologiquement et nerveusement parlant, en vacances.
Les vacances qui sont, sans doute, le propre de l’humanité parce que la connerie, elle, elle n’en prend jamais.
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