Eaux troubles

par | 25 Avr 2023

Panique en Macronie. Du moins à en croire les innombrables interventions médiatiques du président de la République : lors du JT de 13 heures de TF1 et France 2 le 22 mars, son allocution le 17 avril, son entretien dans Le Parisien le 23 avril – sans compter ses déplacements en France, où le chef de l’État ne s’est pas privé de déclarations plus ou moins sulfureuses. 

Après une réforme des retraites menée comme on dirige le Titanic vers l’iceberg, voici l’exécutif en proie au doute quant aux futurs projets de loi qu’il souhaiterait faire passer. Le « PL » sur l’immigration, notamment, victime collatérale de la séquence, verra-t-il finalement le jour ? Certainement pas sous la forme annoncée par Darmanin et Dussopt en décembre. La réforme des institutions, futur texte fourre-tout dont on peine à distinguer les lignes directrices ? Sans doute qu’elle mourra sur un coin de table, comme les précédentes tentatives d’Emmanuel Macron en la matière. Élisabeth Borne à Matignon ?

Elle conserve « toute [la] confiance » du chef de l’État, tant celui-ci peine à trouver des candidats au poste. Dissoudre l’Assemblée nationale, sans majorité franche pour le gouvernement ? Ce serait risquer une arrivée massive de députés Nupes et Rassemblement national, au détriment de la coalition présidentielle Ensemble !. Ajoutez à cela des députés Renaissance de plus en plus excédés par leur état-major – qu’il s’agisse d’Aurore Bergé, chef de file au Bourbon, de Stéphane Séjourné, patron du parti, ou bien de Macron lui-même – et des alliés Horizons et MoDem contestataires de l’hégémonie macroniste.

Oui, l’équation est insoluble pour l’exécutif. Et, devant lui, quatre longues années à occuper. Comment, donc, éviter de faire de ce second quinquennat une réédition du dernier mandat de Jacques Chirac (2002-2007), méchamment surnommé « roi fainéant » tant sa fin de règne semblait crépusculaire ? Nulle réponse de la part du chef de l’État. Dans Le Parisien, tout juste ce dernier évoquait la possibilité d’un référendum. Une éventualité qui n’engage à rien. Et pendant ce temps, laisser se consumer le pays.

Par Gaston Lécluse

Par Gaston Lécluse

Élevée en bonne petite gauchiste, Gaston Lécluse est devenue la fierté de la famille en infiltrant un journal de droite. La seconde partie du plan : épouser un lepéniste influent et continuer d’ausculter le patriotisme, le nationalisme et l’extrême droite. Même si, en vrai, c’est pour déguster des petits fours à l’Élysée quand Marine sera présidente. Pour elle, le blasphème est une religion et la prière une hérésie. Recrutée au Coq par mégarde.
D'autres Chroniques

De Villepin et le miracle juif

En guise de préambule, faisons un petit bond dans le temps pour nous remémorer l’existence de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy. Lors des universités d’été de son parti en...

A quoi voit-on qu’on devient vieux?

Comme j’ai constaté que je n’ai jamais été aussi vieux (même si je suis très jeune) et qu’autour de moi, beaucoup de connaissances n’arrêtent pas de vieillir, j’ai voulu savoir à quoi l’on voit que...

La haine dont on se fiche

La haine dont on se fiche

Que du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle, on le nomme l’antijudaïsme pour reprocher aux Juifs leur foi et leur histoire ; Que dès la fin du XIXe, on l’appelle l’antisémitisme pour justifier racialement...