Candidat, pas candidat, presque candidat… On espère, on craint, on ricane. Mais on ne s’en fout pas, loin de là. Éric Zemmour, futur grain de sable dans le rouage de la machine RN ? Si le polémiste attire l’attention des commentateurs, il serait stupide – et dangereux – de négliger la partie programmatique de sa possible candidature à la présidentielle. Ce dont le trublion n’a, pour l’instant, pas l’air de se soucier. Quoi de plus normal quand on bénéficie d’une tribune médiatique de l’ampleur de celle que son bienfaiteur, Vincent Bolloré, lui accorde.
Comment oublier que le gain de visibilité de l’ancien journaliste provient en partie de son passage quotidien sur CNews ? Et comment ne pas s’inquiéter de la mainmise du groupe Vivendi sur de nouvelles propriétés comme Paris Match, le Journal du Dimanche ou Europe 1 ? Car, même si l’ex-éditorialiste du Figaro est en peine concernant l’acquisition des 500 parrainages nécessaires pour se lancer ou pour trouver les financements de sa future potentielle campagne, sa quasi-candidature en fait un ambassadeur de choix pour ce nouveau pôle ultra-conservateur. En plaçant Zemmour sous le feu des projecteurs politiques, c’est son empire médiatique que l’industriel vante auprès d’un public de plus en plus réticent au ton mesuré qui avait traditionnellement cours sur les plateaux télévisés. Business is business, tant d’autres l’ont fait avant lui. Le Breton se distingue, en revanche, de ses concurrents Dassault, Kretinsky et j’en passe, par son hyperinterventionnisme dans les rédactions qu’il s’emploie à purger. Et par sa volonté d’imposer son discours officiel.
Pas de nuance chez Bolloré. Le ton tranché, voire agressif qu’ont adopté ses rédactions, marche du feu de Dieu. Si bien que CNews menace de supplanter la tenante du titre de chaîne d’info la plus regardée de France, BFMTV. Il faut dire que cette verve est aussi la sienne. Qui y déroge est limogé, qui déçoit ou n’est pas assez fidèle prend la porte. Un Zemmour est une aubaine si bien commerciale qu’idéologique pour le chef d’entreprise. Et le flou entretenu autour de sa présence à la présidentielle crée un phénomène rock star très fructueux. La Une de Paris Match, par exemple, interroge concernant le caractère « volé » de ces clichés. Car, en divulguant cette relation suffisamment en amont dans la presse, l’information risque d’être bien rapidement oubliée lorsqu’il s’agira de rentrer dans le vif du sujet de la campagne. Point Éric. Mais surtout, en publiant en première page ces photos, le magazine s’assure également d’une bonne vente et de l’amplification de la zemmourmania. Point Vincent. Car, dixit Roger Stone, « mieux vaut être tristement célèbre que pas célèbre du tout ».
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