Un monde politique comme suspendu. À quoi ? Aux lèvres décrépies des Sages de la rue de Montpensier. Les Juppé, Fabius et autres éminents personnages d’État feront connaître leur décision concernant la réforme des retraites vendredi et tous – moi comprise – se tordent en conjonctures et analyses bancales, dans nos articles comme sur les plateaux télé et dans les studios radio. En attendant.
Paradoxe de l’air Macron : le Sénat et le Conseil constitutionnel n’ont jamais été autant au centre de l’attention médiatique depuis l’inversion du calendrier électoral, en 2001. Pour un président soucieux de tenir le pays d’une main de fer, « c’est pas de bol ». Mais pour nous, la séquence a au moins le mérite de nous faire découvrir les trésors législatifs dont regorge notre Constitution afin d’assurer l’équilibre entre pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Une réhabilitation, aussi, du droit constit’, discipline dont chaque citoyen devrait, sinon la maîtriser, au moins avoir à l’esprit quelques bases en la matière.
Sans doute que le Conseil constit’ ne censurera pas la réforme des retraites dans sa totalité mais se contentera de virer les « cavaliers budgétaires » ou « cavaliers législatifs », à savoir toutes les mesures un tant soit peu sociales. De quoi présager un texte on ne peut plus durci et une gronde populaire à son apogée. Mais le parcours du combattant qu’a suivi ce projet de loi a aussi permis au gouvernement de prendre la mesure de la situation politique dans laquelle il se trouve. Fini les « députés Playmobil » et l’Assemblée nationale « caisse enregistreuse », l’exécutif doit maintenant composer avec un hémicycle éclaté, une opposition qui se renforce et se structure chaque jour un peu plus, notamment face à la surdité et à l’aveuglement des macronistes. Maintenant que ceux-ci ont ouvert grands leurs yeux et leurs oreilles – du moins le disent-ils –, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron concèdent qu’il faudra présenter des textes plus courts, plus simples, aller chercher le compromis sur chacun d’entre eux, à droite comme à gauche. Un constat déjà esquissé par Aurore Bergé, en septembre, lors d’une entrevue avec quelques journalistes – dont votre servante. De la parole aux actes, le chemin n’est pas tout tracé, mais au moins l’orientation est à présent définie.
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