Faut repeupler la France

par | 23 Jan 2024

Avertissement : la chronique satirique qui va suivre contient des phrases, mots, formules, idées, aprioris qui seraient susceptibles de heurter les personnes qui ont, veulent, ou qui désirent des enfants. Si vous la lisez, malgré tout ne venez pas faire chier après.
bisous.

On nous impose un âge pour picoler, un permis pour conduire, et une autorisation pour à peu près tout ce que l’on aimerait faire… hormis un petit truc sans importance ni conséquence : faire des gosses. Qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait, personne ne vous empêchera de vous reproduire. La plus grande des responsabilités est permise sans contrainte à ceux qui désirent combler les caprices narcissiques de leur couple d’abrutis.

Certes, il y aura toujours de mauvais esprits pour songer « que c’est inconscient »… mais à moins de voir les services sociaux limiter les dégâts, n’importe qui peut avoir l’opportunité d’élever un petit bout d’humain qui ne demandait rien à personne.
Si le monde avait un sens, si l’existence avait un but, un horizon radieux… eh bien la connerie ou la haine rendrait stérile, mais même pas ! Plus c’est con plus ça veut donner le biberon qu’ils nommeront « bibi » pour vous étaler leur régression à la gueule.

Surtout, malheureux que vous êtes, n’allez pas penser que la grossesse n’intervient qu’accidentellement sous les coups de rein frénétiques d’une libido insatiable ! Pas du tout ! C’est prémédité : il y a une petite croix sur le calendrier pour rappeler à Machine et Machin qu’il est l’heure de se besogner dans l’espoir de perpétuer la lignée de connards qui faisait l’honneur de la famille. Et neuf mois plus tard ? Le punching ball, au sens propre comme au figuré, est né.
Ne vous époumonez pas à me dire qu’il y a aussi des gens bien qui font des enfants… car rien n’indique que ces derniers ne seront pas ou ne feront pas de fieffés enfoirés, alors dans le doute on devrait s’abstenir.

Le résultat fait envie ! Ça fait 200 000 mille ans que ça dure, et aujourd’hui encore on s’entretue dans la joie, on lapide avec le sourire, on viole dans l’allégresse, et le monde n’est qu’un ramassis d’étrangers pour tout le monde.
De plus, quand on ne meurt pas de froid par ici, c’est pour crever sous la sécheresse par là-bas.
Sans parler de ceux qui s’écroulent de chagrin en regardant le montant de leur facture d’électricité sous le regard méprisant de ceux qui collectionnent les maisons secondaires, afin de mourir en étant le plus riche du cimetière.

Puisque l’enfer semble, pour la majorité de l’humanité, être un lot quotidien… l’Homme, penaud, se raccroche à des bouts de rien pour se persuader que sa présence sur Terre a un brin d’utilité… et puis il meurt, et ça recommence pour sa marmaille qui vivra en pensant que la vie était moins difficile du temps de ses vieux.
Oh le bel éternel recommencement : un petit enfant grandit, et à peine le temps de devenir un pourri qu’il se reproduit : c’est le joyeux cycle de la vie.

Mais voilà, horreur ! le Paradis décrit ci-dessus est en danger ! La courbe de la natalité est en baisse, et notre brave président a décidé d’y remédier à l’aide d’un « grand plan » contre l’infertilité.
Chaque président de notre République aura eu sa philosophie, sa pensée qui se résume en une phrase : « je vous ai compris », « la force tranquille », « travailler plus pour gagner plus », Macron, lui, nous offre son testament, en attendant l’extrême droite, avec son « en même temps ».

La planète est surpeuplée mais « en même temps » notre pays ne l’est pas assez, alors à vos utérus ! Si ce n’est pas de la vision d’ensemble, je ne dis rien.
Je vais faire entrer l’IVG dans la constitution mais « en même temps » je nomme, ministre de la Santé, une femme qui est contre l’avortement.
Je nomme une ministre de la Culture qui « en même temps » veut être maire de Paris.
je nomme une ministre de l’Enseignement qui « en même temps » a ses gosses dans le privé.
Je vous incite à faire des enfants mais, « en même temps », je n’en ai pas.

Depuis que les hommes et les femmes ont le droit de voter, on leur fait passer les mesures les plus contraignantes en invoquant le « monde que nous laisserons à nos enfants ».
Les générations futures, elles n’existent même pas qu’on les déteste déjà. Car, paradoxe à part, dans chaque maternité se cache la morgue de l’humanité.

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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