« Croit-on qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? » De nos jours, de Gaulle pourrait être accusé d’ « agisme » – comprendre, hiérarchisation des populations en fonction de leur nombre d’années de vie – par la si fatigante nouvelle génération. La même s’emporte paradoxalement contre les « boomers », cette horde de vieux beaux tout droit sortie des Trente glorieuses et soucieux de son petit confort de vie, faisant de la somme de ces cas particuliers une généralité où il n’est laissé de place ni à l’écoute, ni au respect, ni – oserons-nous – à l’empathie.
Il serait néanmoins déraisonnable, par puritanisme progressiste ou conservatisme dogmatique, de croire que le grand âge est gage de réussite – ce serait verser dans le travers de ceux qui vantaient la jeunesse d’Emmanuel Macron en 2017 en négligeant la vacuité de son projet politique. Un constat dont devrait s’emparer un certain François Bayrou, 71 ans et qui fêtera ses 76 printemps en 2027. Sur Radio J dimanche 9 octobre, le maire de Pau n’a pas caché ses velléités présidentielles, arguant avoir « toujours été prêt », lui qui a, rappelle-t-il, déjà participé à la course à la magistrature suprême en 2002, 2007 et 2012.
Bayrou, digne héritier de l’actuel locataire de l’Élysée, dont la succession aiguise (déjà) les appétits des jeunes loups de la Macronie ? Mis à part les trois échecs consécutifs du haut-commissaire au Plan – témoignant du fait que, si lui est prêt à présider la France, les Français, eux, ne le sont pas – et la fonction tutélaire qu’il occupe auprès d’Emmanuel Macron (l’inverse de celle d’un successeur, donc), l’âge de l’impétrant risque pourtant d’être un sérieux frein. L’exemple de Joe Biden, élu président des États-Unis à 78 ans, fait pâlir. Les qualités de chef d’État de « Sleepy Joe » – comme aimait à le qualifier Donald Trump durant la campagne, méchant surnom depuis repris dans la presse – sont constamment remises en question, à tort ou à raison, par ses détracteurs. Ses absences et ses endormissement impromptus en font la risée des réseaux sociaux et diffusent une image déplorable à l’international. Si bien que, dès son arrivée aux responsabilités, il fut question que Kamala Harris, sa vice-présidente, reprenne les manettes.
En France, même un despote en puissance comme Jean-Luc Mélenchon – né la même année que Bayrou – a déclaré au média en ligne Reporterre vouloir « être remplacé » dans la course à la présidentielle : « Nous sommes tous mortels et, à partir d’un certain âge, la probabilité augmente ». Une clarté d’esprit dont l’ancien – et éphémère – garde des Sceaux devrait s’inspirer.
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