Lorsque la fin décembre pointe sa «magie», comment faire pour ne parler ni de Noël ni de la Saint Sylvestre? Le 24 où les familles se retrouvent, le 31 où les amitiés se célèbrent. Ces deux fêtes qui donnent à ceux n’ayant l’opportunité de vivre ni l’une ni l’autre, cet aigre parfum de solitude. Qu’elle est pesante cette frustration de ne pouvoir être heureux le jour où la société nous indique qu’il faut l’être. On a beau se dire qu’il ne s’agit que de deux jours comme tous les autres, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que toute l’humanité baise dans la pièce d’à côté, et d’en être réduit à la masturbation. Certes, le résultat est sensiblement le même mais, avouons-le, c’est nettement moins drôle.
Ah! Noël et le jour de l’an, ces moments merveilleux où le bonheur général nous rapproche un peu plus de notre malheur.
Noël reste le jour où beaucoup d’entre nous sont confrontés au fait de ne pas avoir assez d’argent pour faire plaisir aux êtres qu’ils aiment… et aussi ceux qui sont malheureux de n’avoir personne à combler.
Symboliquement, le dernier jour de l’année nous fait vieillir plus que les autres jours car on se sent obligé de faire un bilan: Ce que l’on a fait, ce que l’on a raté… les grandes joies et les petits malheurs… les nouveaux visages dans nos vies, et les sourires de ceux qui nous manquent tellement que nous pourrions en conclure que «la vie est trop courte» pour être triste ne serait-ce que deux jours par an.
Par habitude, le 31 décembre, dès minuit, on se souhaite une «bonne année» en ajoutant: «et surtout la santé». C’est une manière agréable et bienveillante d’inviter celles et ceux que l’on apprécie à ne pas mourir dans l’année. Une bonne année est une année où l’on ne tombe pas malade et, avant tout, une année qui ne finit pas gravée sur notre tombe. C’est pourquoi 2020 restera inoubliable à sa façon: quoi de plus fondamental qu’une année où la «santé» est mise à mal par une pandémie?
Lors de certaines épreuves, on essaye de relativiser en se disant que ce qui ne nous tue pas à néanmoins l’avantage de nous laisser en vie. Alors, puisque c’est le moment du bilan, et pour ne pas rester dans la déprime, savourons cette chance offerte par le coronavirus: vivre une période inattendue. Car, indépendamment de nos histoires personnelles, et contradiction mise à part, nous avons passé tous ensemble une année d’exception, bien qu’il nous fut recommandé de rester seul.
La «bonne année», en définitive, c’est comme gagner au Loto: on l’espère en sachant que ça n’arrivera pas. Peut-être serait-il plus juste de se souhaiter mutuellement une «belle année quelconque»: une année qui passe et que l’on oublie, qui vient sans trop de bouleversement, et qui s’en va sans faire de bruit. Cela peut paraître emmerdant mais, en fin de compte, ce sont les meilleures années puisque rien de grave ne s’y passe. Quitte à passer une année «décevante», soyons simplement ivres et heureux de vivre une énième révolution solaire qui, on s’en doute, ne ressemblera (en théorie) à aucune autre.
PS: Le Coq des Bruyères fait une pause, on se retrouve le 7 janvier 2021.
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