Insomnies

par | 31 Jan 2023

Mon sommeil est léger, très léger. Sa durée : imprévisible. Vous l’aurez compris, je ne dors pas bien – douce litote que voici ! Mais, si l’on me plaint, me conseille et me recommande toutes sortes de plantes, je dois dire que j’aime assez cette espèce de super-pouvoir qui me permet de dormir peu et d’avoir l’air de ne pas (trop) subir cet état.

On dit que les insomniaques sont de ceux à qui le stress rend la vie impossible. En vérité, je remercie le stress chaque jour puisqu’il me maintient en éveil. C’est la société des hommes la vraie responsable. Mon cycle de sommeil n’est absolument pas conçu pour suivre celui communément admis. Si je n’avais pas besoin de me caler sur celui de mes collègues, patrons, amis, etc… je dormirais 4 heures par nuit, ce qui me laisserait un temps considérable pour m’atteler à d’autres tâches, à une heure où je suis assurée que le téléphone portable ni ne sonnera ni ne me distraira – pour ceux intéressés par ce mode de vie vampirique, je vous conseille la lecture de La Nuit. Vivre sans témoins de Michaël Fœssel.

Si je pouvais vivre mon temps comme mon corps le réclame, je récupèrerais ces nuits raccourcies par des siestes en après-midi. Je serais enfin en accord avec ma nature profonde et cela rien n’y personne ne pourrait aller contre. Sauf que la nature a justement ramené sa fraise et décrété que la majorité des êtres humains auraient un cycle de sommeil différent du mien. Résultat, je combats l’éveil – et perds presque à chaque foi –, j’ai la tête d’un zombie et je travaille de façon deux fois moins productives à partir de 13 heures, pic de fatigue quotidien jusqu’à 17 heures environ. Merci la modernité : avec vos conneries de répartition du temps de travail et de semaines de cinq jours, le cycle du soleil – responsable en grande partie de mon « irrégularité » – n’est ni plus ni moins qu’un mythe de grand-mère relayé aux oubliettes de l’histoire naturelle. Leur point de vue : deux jours de repos par semaine, c’est formidable. Le mien : deux jours pour rattraper le sommeil perdu d’une semaine sont bien insuffisants.

Cela pour vous raconter quoi au juste ? Rien, si ce n’est partager avec vous un moment de vie, entre deux chroniques sur les retraites – dont le projet de loi est arrivé en commission lundi –, le Rassemblement national – qui vient de perdre un député, au grand bonheur de La France insoumise –, la laïcité et le séparatisme religieux. Un peu de philosophie pour (tenter d’) égayer ce mardi matin froid et morne, dernier jour de janvier et premier pas vers l’été.

Par Gaston Lécluse

Par Gaston Lécluse

Élevée en bonne petite gauchiste, Gaston Lécluse est devenue la fierté de la famille en infiltrant un journal de droite. La seconde partie du plan : épouser un lepéniste influent et continuer d’ausculter le patriotisme, le nationalisme et l’extrême droite. Même si, en vrai, c’est pour déguster des petits fours à l’Élysée quand Marine sera présidente. Pour elle, le blasphème est une religion et la prière une hérésie. Recrutée au Coq par mégarde.
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