Quoi de plus charmant qu’une petite mise à mort pour Noël ?
C’est le cadeau que reçoit Bastien Vivès, brillant dessinateur qui devait être mis à l’honneur lors du prochain festival de la BD d’Angoulême. Oui mais c’était sans compter les cris d’orfraie des signataires de pétitions à l’écriture inclusive qui l’accusent de faire l’apologie de « l’inceste, de la pédocriminalité, de la pédopornographie et de la culture du viol ».
Rien que ça.
Résumons les faits : Bastien Vivès a dessiné sur une feuille. Certains de ses dessins représentent des actions interdites quand elles sont réalisées réellement par des humains. Précisons que le meurtre est aussi interdit mais que ça choque toujours moins que le sexe. Allez comprendre.
Résultat le pilori a bien fonctionné, Camarade Twitter a dressé l’échafaud, et tous les braves gens qui sont contre les vilains méchants, sans connaître ni comprendre l’œuvre du bonhomme, ont signé une pétition avec le sentiment du devoir accompli ; De plus, en niant le second degré de trois phrases sorties de leur contexte, on fait croire que Vivès est aussi immoral que son œuvre. Bref, un lynchage idéal pour les réseaux sociaux.
En pleine tempête Bastien Vivès a dû présenter toutes les excuses du monde à l’humanité et sa banlieue ; et l’on attend avec impatience ses regrets pour sa coupe de cheveux, ses remords d’avoir volé une pomme en 1992, et surtout sa repentance d’avoir raté le Téléthon à deux reprises.
Pour défendre Bastien Vivès nous pourrions parler du principe de la catharsis en vigueur dans l’art depuis plus de 2000 ans ; de Rabelais, du peintre des aventures de Don Quichotte (tome 2) qui, s’il peignait un coq, écrivait sous sa toile « ceci est un coq » pour que personne ne le confonde avec un renard… et qui inspira Magritte pour son tableau La Trahison des images quand il ajouta l’inscription « ceci n’est pas une pipe » puisque la représentation d’un objet n’est pas l’objet en soi… un peu comme un dessin représentant un enfant ou un Dieu ne fait pas de ce dessin un enfant ou un Dieu, c’est juste un DESSIN.
Oui nous pourrions dire qu’aller voir Œdipe roi au théâtre ne vous rajoute pas des névroses, et que si regarder Le Souffle au cœur de Louis Malle vous donne envie de vous envoyer en l’air en famille, c’est qu’après Massacre à la tronçonneuse vous allez partir découper des gens. Mais ce serait inutile car le problème n’est pas Bastien Vivès mais ses censeurs.
Ce sont les mêmes qui accusaient la rouquine de Tex Avery d’être zoophile en flirtant avec le loup ;
ce sont ceux qui pensent que sans Pépé le putois pas d’Harvey Weinstein ;
ce sont ceux qui veulent la peau de Roger Rabbit parce que la rime fait rire les mômes ;
ce sont ceux qui veulent nous embarquer dans une société lacrymale et victimaire où c’est toujours la dernière personne qui chiale qui a raison.
On ne protège pas mieux l’enfance en considérant les adultes comme des gosses.
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Que du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle, on le nomme l’antijudaïsme pour reprocher aux Juifs leur foi et leur histoire ; Que dès la fin du XIXe, on l’appelle l’antisémitisme pour justifier racialement...