Les facettes de l’antisémitisme

par | 24 Oct 2023

Le 7 octobre, dès l’aube, l’organisation terroriste du Hamas a attaqué l’Etat d’Israël : Des milliers de roquettes tirées combinées avec plusieurs attaques paramilitaires.
Le bilan est de plus de 1300 morts, 4600 blessés, 200 enlèvements (dont des enfants).

Ce sont des civils qui ont été touchés, visés, assassinés en très grande majorité : des femmes et des hommes, des jeunes et des vieux, des enfants et même des bébés.

Les récits des différents massacres et crimes de guerre dont des viols sont effroyables, abominables, abjects. Face à l’horreur, on se dit que le premier réflexe, la première réaction qui nous vient en tête, au cœur et aux tripes, serait la solidarité, et un soutien inoxydable pour les Israéliens victimes de cette barbarie. Mais voilà… les Israéliens, ce sont des Juifs. Et les Juifs, avant de leur « offrir » notre compassion même instinctive, cela semble être impossible. La raison en est simple, et elle porte un nom : l’antisémitisme.

Il y a différentes façons d’être antisémite mais elles se rejoignent toutes sur un point : la difficulté d’humaniser les Juifs.

Dès l’annonce des horreurs du 7 octobre, le NPA de Philippe Poutou et d’Olivier Besancenot a publié un communiqué encourageant le Hamas à d’autres exactions : « une vaste offensive a été lancée depuis Gaza par le Hamas en territoire “israélien” ». Veuillez apprécier les guillemets à israélien pour nier au passage la légitimité de l’Etat d’Israël mais si ce n’était que ça :
« L’offensive est du côté de la résistance (…). Le NPA ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue “désescalade”. (…) Le NPA rappelle son soutien aux PalestinienNEs et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister. (…) Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous palestienNEs. Intifada ! ».

Le Pen père et son FN ayant muté, c’est bien au sein du Nouveau Parti Antisémite que les orphelins de la haine des Juifs peuvent trouver un refuge idéologique.  

Dans ce communiqué, pas un seul mot pour les victimes mais un satisfecit aux terroristes. Certes, nous pourrions rire de l’usage de l’écriture inclusive pour parler du Hamas dont les exécutions sommaires pour non-respect de la charia, et la peine de mort réservée aux personnes LGBT vivant à Gaza sont légion mais qui s’en soucie puisqu’ils font surtout la guerre aux Juifs ?

Autre marqueur d’antisémitisme : la destruction d’un hôpital à Gaza, le 18 octobre par un tir raté d’une roquette palestinienne. La tentation d’accuser Israël fut si forte que l’on pourrait penser à de l’aveuglement si la raison n’était pas plus évidente : Tous les moyens sont bons pour salir Israël, ses victimes, ses otages, et que jamais au grand jamais nous puissions cesser de maudire les Juifs.

Autre exemple de l’antisémitisme lancinant : les réactions sur les réseaux sociaux après l’annonce des massacres du 7 octobre : une demi-larme pour les « victimes innocentes » juives mais un flux lacrymal par anticipation envers les Palestiniens. Quel autre pays au monde n’arrive pas à obtenir plus de 24 heures d’empathie après avoir subi une telle attaque terroriste, et qui se voit reprocher immédiatement leur réaction avant qu’elle ne se produise ?  

Toutes les dictatures voisines d’Israël veulent «rayer Israël de la carte», mais c’est la faute d’Israël. Il y a un conflit en Israël face à des terroristes islamistes, mais c’est la faute de tous les Juifs. Il y a des guerres, des conflits, des atrocités partout dans le monde, mais c’est, via le mouvement BDS, Israël qu’il faut boycotter.

Israël, l’unique pays dont l’opposition à sa politique porte un nom : l’antisionisme. Lorsque l’on est contre la politique française, états-unienne, russe, iranienne, japonaise, marocaine, brésilienne… Cela ne porte pas de nom. On est pour une politique progressiste ou conservatrice, mais il n’y a pas UN mot qui ne convienne qu’à UN seul pays, sauf, ô surprise, au SEUL pays dirigé par des Juifs.

Si les Juifs, peu importe la raison, sont toujours du côté de l’exception, cela doit être parce que l’antisémitisme en a toujours été la règle.

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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