L’Ukraine entre dans sa troisième année de guerre.
A la surprise plus ou moins générale, le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré qu’il n’y avait « aucune limite » ni « ligne rouge » au soutien de la France à l’Ukraine. Il ne s’arrêta pas en si bon chemin puisqu’il a aussi appelé les alliés de l’Ukraine à « ne pas être lâches » face à Poutine.
Horreur, malheur, Macron se découvre du poil au menton, et lance une bravade à la cantonade ! A la manière du conte d’Andersen, Manu nous dit que le roi est nu en appelant un chat un chat, et une réunion d’une commission européenne pour « définir la sanction adéquate que les 27 pourraient envisager si jamais la situation venait à empirer sans pour autant envenimer la situation » de la lâcheté. Et vous savez quoi ? Il a raison. Entièrement raison, et pour être honnête, la seule chose que l’on pourrait reprocher à cette sentence : c’est d’avoir 2 ans de retard.
On peut ne pas aimer la politique d’Emmanuel Macron, on peut être son opposant sur tel ou tel sujet mais là, qui pourrait bien dire le contraire ? On regarde la jeune démocratie ukrainienne se faire attaquer par la vielle grosse dictature russe, et on chipote pour savoir ce que l’on pourrait faire sans voir l’air de trop en faire.
A l’approche des élections européennes, quel plus beau désaveu pour l’Union Européenne que cette inaction générale ? Cette même lâcheté qui nous fit tranquillement assister devant notre télévision au nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie dont le massacre de Srebrenica en 1995 fut l’apogée. Il faut dire que tous les peuples n’ont pas la chance d’être des Koweïtiens ayant maille à partir avec l’Irak (1990).
Ah ! dans ces cas-là, oui on y va ! Et on débarque en 5 jours ! Rappelez-vous : l’Irak cherche la merde ? Qui n’est pas lâche me suive ! Ainsi, on vit États-Unis, Arabie saoudite, Turquie, Royaume-Uni, France, Égypte, Émirats arabes unis, Oman, Syrie, Maroc, Pakistan, Bahreïn, Bangladesh, Canada, Italie, Nigeria, Argentine, Niger, Australie, Espagne, Sénégal, Belgique, Pays-Bas, Grèce, Sierra Leone, Honduras, Corée du Sud, Qatar, Portugal, Singapour, Nouvelle-Zélande, Hongrie, Tchécoslovaquie, Allemagne, Pologne et le Japon s’unir pour venir secourir la richissime monarchie du Koweït.
Ça a de la gueule le courage quand on ne risque rien, non ?
A l’heure où Missak Manouchian est entré au Panthéon, remémorons-nous qu’avant la Résistance, avant la collaboration, avant la guerre, ce fut la lâcheté. L’Europe laissa tomber la Tchécoslovaquie (1938), comme elle avait assisté au renversement de l’Espagne (1936), au nom des pincettes à prendre pour ne pas envenimer les choses. Certes, Poutine n’est pas Hitler mais il n’en est pas moins un dictateur qui attaque ses voisins en menaçant les autres d’une guerre mondiale s’ils ne le laissent pas faire.
Poutine assassine ses opposants. Il les empoisonne même dans n’importe quel pays européen, il lance des attaques numériques de désinformation pour déstabiliser nos démocraties, et il tue des Ukrainiens tous les jours. La question n’est pas de savoir si nous sommes en guerre puisque d’une certaine manière nous le sommes déjà. La question est de savoir à quel point l’histoire jugera notre immobilisme, notre médiocrité, notre lâcheté à ne pas avoir osé simplement défendre les frontières de l’Ukraine sous prétexte que son agresseur nous faisait peur.
La lâcheté ou la guerre ? L’histoire est formelle : nous finissons toujours par avoir les deux.
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