La connerie est impudique. Elle ne prend jamais la peine de se planquer, elle est là, bien visible, bien grasse, fière d’elle, et n’éprouve jamais le besoin de se faire discrète. Elle s’assume pleinement, bille en tête et sans pincette.
Prenons, par exemple, des cons notoires tels les talibans qui ont de nouveau pris le pouvoir en Afghanistan, et qui sont la preuve que la connerie célèbre autant la bêtise que la haine. Eh bien, ces braves gens, nous font savoir que désormais, le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice (on ne rigole pas, c’est la véritable appellation du machin) déclare que «les télévisions doivent éviter de montrer des feuilletons et séries à l’eau de rose dans lesquels des femmes ont joué», et que les femmes journalistes doivent porter «le voile islamique» à l’écran.
Outre le viol, les agressions sexuelles, les menaces, les coups, le harcèlement etc. l’une des violences faite aux femmes est le désire de les invisibiliser. Elles disparaissent des fictions, on les cache sous un voile, et, sous le prétexte de la vertu et des vices d’Allah, les femmes n’existent plus. Pas d’homme, pas de problème, aurait dit Staline mais «pas de femme, quelle femme?» est le crédo des islamistes.
D’ailleurs, ce «réflexe» de gommer les femmes pour ne pas troubler les fous de Dieu s’exporte assez bien: au Canada, la commission scolaire de Toronto n’a pas voulu valider le livre «La dernière fille : mon histoire de captivité et mon combat contre l’État islamique» de Nadia Murad, dans lequel elle raconte comment elle a été, pendant plusieurs mois, réduite à l’état d’esclave sexuelle par les soldats de Daech. La raison ? Ne pas «nourrir l’islamophobie». Comme si se battre contre les islamistes n’était pas un devoir commun, peu importe nos confessions ou notre athéisme, mais une incitation à la haine contre les musulmans.
En France, selon Rokhaya Diallo «la liberté peut aussi être dans le hijab» car s’il «peut peut être un outil d’oppression patriarcale (…) il peut aussi constituer l’affirmation d’une identité religieuse». Ce n’est sans doute pas l’avis de l’avocate iranienne, Nasrin Sotoudeh, condamnée en 2019 à douze ans d’emprisonnement après avoir défendu une femme arrêtée suite à une manifestation contre l’obligation faite aux Iraniennes de porter le voile.
En théorie, on peut se raconter n’importe quoi mais le réel est tenace: La seule liberté que permet la religion, c’est de ne pas l’être.
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