« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Albert Camus. En cette période compliquée, redécouvrir Camus est un vrai bonheur. Et cette phrase issue de La peste pose question sur différents faits et comportements d’actualité.
Depuis quelques temps, un débat de société s’anime autour des violences policières. Évidemment qu’il y a des violences policières comme il y a des violences de ceux qui sont en face. Chaque camp dira qu’il réplique à l’autre et qu’il convient de regarder objectivement qui en est à l’origine. Je suis un naïf qui croit à la non-violence comme forme de désobéissance civile. Il est vrai que Lanza Del Vasto n’a plus beaucoup d’émules aujourd’hui. Les policiers sont des exécutants dans le maintien de l’ordre. Le préfet de Paris, Lallemand, qui décide des méthodes a bien sûr une responsabilité incontestable. En ce qui concerne les blacks blocs (alors bien sûr, ils servent le pouvoir, ils sont financés par des forces obscures ou le syndicats des vitriers etc.), on va leur attribuer une conscience politique. A ce sujet, il y a deux points de vue, soit il s’agit de casseur sans foi ni loi, soit de gens qui veulent tuer des flics et détruire cette société insupportable. Dans les deux cas, ce sont des forces anti-démocratiques puisque l’écrasante majorité de la population est opposée à ses groupes. Il a fallu beaucoup de temps pour que les islamises radicaux soient nommés fascistes islamises. Maintenant les choses sont claires à leur sujet. Eh bien, pour ce qui est des casseurs en noirs, il s’agit de fascistes pour ceux qui ont une conscience politique et pour les autres de simples amateurs de produits Apple et de Nike. Et quand on a à faire à des fascistes on agit comme avec tous les nuisibles, sans état d’âme. «Mal nommer les choses…»
Les policiers violents et racistes cohabitent avec ceux qui défendent une certaine éthique et qui s’opposent au racisme. Ceux qui étaient applaudis après les attentats, vous vous souvenez? Le corporatisme est un état d’esprit qui est dur à vivre au quotidien pas uniquement par les gens extérieurs mais aussi par ceux au sein d’un même corps de métier. Les policiers progressistes qui doivent subir tous les jours leurs collègues d’extrême-droite, quelle épreuve! Où commence l’hypocrisie et où s’arrête la solidarité? C’est comme un syndicat d’enseignants obligé de défendre de la même façon les méritants et les profiteurs tire-au-flanc. Mais pour un syndicat professionnel, un profiteur tire-au-flanc, ça n’existe pas, ou si l’on en trouve c’est en réponse à une direction qui exploite le travailleur. «Mal nommer les choses…»
Et en cette période de crise sanitaire, un coup de chapeau au donneur de leçons scientifiques qui a des éléments que le commun des mortels n’a pas mais qui lui permet de dire que les décideurs font fausse route, que c’est scandaleux d’être manipulé, et que si le complotisme n’existe pas, il existe quand même. C’est humain et rassurant de vouloir se placer en dehors du discours officiel et surtout de prendre de la hauteur; hauteur que son raisonnement n’a pas. Quand le con veut faire preuve d’intelligence, il ne voit pas où sont les limites de ses connaissances et ce que le terme de lieu commun signifie. «Mal nommer les choses…»
Alors, puisque l’imposture intellectuelle est au rendez-vous de cette chronique, pour finir une phrase d’un pseudo philosophe, Qi Shi Tsu qui n’a que l’embarras du choix en ce moment et qui disait: «j’admire les cons car ils ont compris qu’ils n’ont pas besoin d’avoir raison pour se taire».
Qi Shi Tsu et des livres à offrir à Noël: Les pensées de Qi Shi Tsu, Les réponses de Qi Shi Tsu et L’Expert et Qi Shi Tsu.
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