La fraîcheur des rapports entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni n’est un secret pour personne. Et celles-ci ne devraient pas se réchauffer outre mesure lors de leur rencontre bilatérale, mardi 20 juin à l’Elysée. Ce furent, d’abord, les déclarations très paternalistes de la secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, Laurence Boone. En octobre, cette dernière déclarait à La Repubblica que les partenaires européens et Paris en particulier se montreraient « très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l’État de droit » après la victoire de Meloni aux élections législatives et sénatoriales de septembre – celles qui lui ont permis d’être nommée à la tête du gouvernement italien.
Il y eut, ensuite, le bras de fer autour de l’accueil des passagers de l’Ocean Viking en novembre – perdu par la France. Les multiples mises à l’écart, encore, de l’Italienne, non conviées aux rencontres entre Emmanuel Macron, l’Allemand Olaf Scholz ou encore avec le Britannique Rishi Sunak avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Et ce, malgré une étroite association avec l’Italie dans les premiers temps de la guerre en Ukraine, lorsque le « Primier » se nommait encore Mario Draghi. La sortie de Gérald Darmanin, en mai, qui considérait la présidente du Conseil « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », ont enfin achevé de ternir une relation finalement jamais tissée entre la nationaliste Meloni et le mondialiste Macron.
A ce titre, la rencontre d’aujourd’hui, qui se voulait un moment d’apaisement entre les deux pays, a, elle aussi, jeté une lumière crue sur cette impossibilité quasi philosophique pour les deux personnages. Organisée en catimini, la venue de Meloni ne devait, au départ, viser qu’à soutenir la candidature de l’Italie pour l’exposition universelle de 2030, la Péninsule comptant sur l’événement pour drainer quelques millions – voire milliards – d’euros alors que les caisses de l’Etat ne se sont jamais remises de la pandémie. C’est à l’arrache que la Palazzo Chigi et l’Elysée se sont mis d’accord sur un créneau pour un échange officiel, quand Emmanuel Macron se contentait d’une visite discrète, non inscrite à l’agenda officiel, à Giorgia Meloni lors d’un déplacement à Rome, en fin d’année dernière. De quoi faire s’arracher les cheveux des conseillers français et italiens, et courir encore et toujours les journalistes, prévenus à la dernière minute de l’événement. Une photo, une conférence de presse, en somme le strict minimum pour une relation, elle aussi, cantonnée au strict minimum.
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