Cher journal,
Après L’Elysée c’est le palais Bourbon que l’on cherchera à remplir lors des élections législatives. Puisque cette fois-ci, il est arrivé 3ème et non 4ème, Jean-Luc Mélenchon a pu enfin «rassembler» la «gauche». Mélenchon fait partie de ces êtres qui veulent du rassemblement du moment qu’on se rassemble derrière lui. Ainsi, les affiches électorales, du micmac politique nommé NUPES invitent les citoyens à faire de Mélenchon le 1er Ministre.
Albert Camus, qui voyait le monde plus clairement que Sartre, disait en substance: «L’idéologie est un système qui fait bon marché de la réalité car lorsqu’il y a un désaccord entre l’idéologie et la réalité, c’est toujours la réalité qui a tort».
Je ne vais pas faire l’inventaire de toutes les conneries dites ou faites par Mélenchon, je ne vais en citer qu’une qui, selon moi, les résume toutes:
A la mort de Fidel Castro, Jean-Luc Mélenchon a tenu à rendre hommage au dictateur cubain. Entre faux sanglots dans la voix et vraie indécence dans le verbe, il qualifia le vieux dictateur de «héros». Simplement.
Mélenchon qui nous chipote l’esquisse d’un licenciement, le prémisse d’un accord avec le vilain patronat, qui n’a pas de mot assez dur pour Sarkozy, Hollande ou Macron versa un flux lacrymal qui ferait passer les Grandes Eaux de Versailles pour une fuite d’eau du robinet à l’annonce du décès de son héros Castro.
En y songeant un brin, lorsque l’on passe son temps à bêler que «le peuple a toujours raison», on pourrait penser qu’il aurait tendance à regarder avec un doux paternalisme les chanceux citoyens des pays démocratiques qui votent pour un con… mais non, non, bien au contraire: il exècre les «diables» issus du vote des gens libres pour encenser les «résistants» imposés à un peuple opprimé.
Quand je vois cet enchanteur de Mélenchon nous affirmer qu’il détient, envers et contre tous, LA vérité chez nous pour soutenir tout et n’importe quoi sous d’autres tropiques, ça rappelle Georges Marchais donnant des leçons «d’humanité» tout en jugeant globalement positif le bilan de l’URSS.
Cette gauche-là a-t-elle si peu de recul sur le monde qui nous entoure pour en arriver à trouver des circonstances atténuantes à un homme qui n’a jamais organisé d’élections, qui a supprimé la presse libre, et balancé en prison les opposants qu’il n’assassinait pas?
À quel moment, décide-t-on qu’un homme n’est plus de gauche? De cette gauche que nous souhaitons, cette gauche qui place les libertés individuelles comme principe inaltérable; cette gauche qui fait de la liberté et de l’émancipation des citoyens le b.a.-ba de ses valeurs communes. C’est en «s’accommodant» des «exotismes» internationaux que le PCF fut si longtemps, trop longtemps, la brosse à reluire de l’URSS, de la Chine, et bien sûr de Cuba.
Mélenchon n’est qu’un pauvre type dont seule la suffisance l’a fait sortir de sa sieste au Jardin du Luxembourg. Un ahuri qui beugle partout que LUI SEUL parle au peuple… comme si Hidalgo s’adressait aux bobos, Macron aux patrons, et Yannick Jadot aux radis… et que tout ce petit monde n’est en rien le peuple. Il fascine les gauchistes de la gauche de la gauche de, attention-à-la-marche, de la gauche qui pensent que «les gens» ce n’est pas une somme d’individualités mais une communauté n’attendant que les ordres d’un chef pour faire de cette foule, de cette masse immonde, autre chose qu’un gros tas de merde.
C’est là que se rejoignent les populistes et les démagogues, c’est à ce moment que la «vraie» gauche et l’extrême droite s’en vont, faucille dessous Croix de fer dessus, conspuer ensemble les «élites» et ce fameux «système» qu’ils exècrent parce que nos frontières, si perméables, les privent d’y ajuster les barbelés de leur vision du monde si parfaite… que la liberté y serait inutile.
Alors c’est pour les mêmes raisons qu’après Le Pen, c’est contre Mélenchon qu’il nous faut faire barrage.
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