Cher journal,
c’est avec une jolie déception que j’ai reçu la lettre de démission de Naqdimon Weil, qui était avec nous depuis tellement longtemps que je n’ai pas envie de compter.
Ce n’est pas simple de chroniquer, toutes les semaines, la société bénévolement avec une rigueur faisant penser qu’on est payé gracieusement. Je mentirais d’ailleurs si je ne disais pas que j’avais vu venir son départ; la lassitude gagne toujours ceux qui dissimulent par la hargne leur humanisme.
Homme de gauche, sioniste, laïcard, zététicien pastafarien, cultivé au point de connaitre aussi bien Stendhal qu’Horace en passant par Mario Bros, il a dû en avoir marre de dire «je vous l’avais bien dit (bande de cons)». Parce que oui, quand on chronique, on se répète, l’actualité se répète, la connerie se répète, et les joies sont rares. Certes, j’aurais préféré qu’il nous quitte pour diriger Libération mais le monde est aussi con qu’injuste.
Je ne vais pas essayer de le convaincre de rester car j’ai trop souvent réussi à le dissuader de partir, alors il mérite bien cette retraite anticipée.
Je me suis dit que si Le Pen remportait les présidentielles, le journal cesserait immédiatement de paraître. Pas que ça à foutre. Mais comme j’espère qu’elle perdra, je ne vais pas agir comme si elle avait gagné. Et puis, faut dire que ça reste un plaisir de publier cette petite troupe, et que c’est toujours un honneur lorsque l’un de nous vogue vers un journal que l’on achète en kiosque. Le numérique c’est sympa mais ça ne vaudra jamais le papier.
Alors mon cher Naqdimon, en te remerciant pour toutes ces années de service, je ne te dirai pas «adieu» puisque je n’y crois pas, ni «au revoir» puisqu’on ne s’est jamais vu, mais simplement «salut l’ami» car une chose est certaine, en me donnant le plaisir de te lire chaque semaine, tu m’as offert ton amitié.
Bonne route.
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