Nous ne comprenons pas Macron

par | 31 Jan 2023

Monsieur le président, loin des slogans, des pancartes, et des manifestations, je tenais à vous dire que je vous comprends. Peut-être pas sur tous les sujets, je ne souhaiterais pas paraître prétentieux mais du moins sur celui des retraites, réforme épineuse qui préoccupe nos concitoyens.

Monsieur le président, il ne faut pas avoir un doctorat en psychologie pour comprendre que vous essayez de nous parler de vous. Mais le peuple, ah le peuple ! trop égoïste pour ne pas penser à vous ne se soucie que de son gros cul qu’il aimerait poser à temps plein sur le canapé. Monsieur le président vous êtes soucieux, et ce n’est sans doute dû qu’à une question sémantique. Être à la retraite ne veut pas dire que l’on n’est plus bon à rien. C’est juste que l’on a assez bossé. Parfois dans une boîte qui ne nous emballait pas trop voire pour un job où c’en est presque un miracle de ne pas y avoir laissé la santé. Je comprends Monsieur le président, vous avez été élu à 40 ans, et vous serez à la retraite dès 50 ans. Comment ne pas comprendre que votre désir, de mettre le peuple au boulot jusqu’à son dernier souffle, n’est qu’un cri du cœur pour votre cas.

Car oui, la question se pose, qu’allez-vous faire une fois votre mandat terminé ? Deux options : soit l’extrême droite arrive au pouvoir, et vous entrez dans l’Histoire dans le rôle du crétin qui a su faire oublier au peuple le goût de la liberté ; soit un de vos seconds couteaux est élu, et vous luttez contre notre oubli. C’est cruel.

Vous ne pouvez décemment opter pour une « carrière » à la Sarkozy faite de quelques conférences pompeuses et surpayées pour s’autopersuader que votre avis compte encore. Vous ne pouvez pas non plus finir comme Giscard, essayant vainement de devenir un élu local, et provoquant la risée de tous. Vous ne pouvez pas non plus moisir comme Hollande au sein d’une fondation, vivant grâce à l’argent public, avec une fonction où on l’entend déjà ronfler. Alors quoi ? Ecrire des livres pour expliquer ce que vous auriez pu faire si par hasard on vous avait laissé faire ? Allons soyons sérieux. Un vrai président comme de Gaulle, Pompidou ou Mitterrand, ça quitte l’Elysée et ça meurt. Un point c’est tout.

Certes, c’est votre faute, vous souhaitiez être précoce, et voilà le résultat : vous faites passer vos névroses sur les autres. Pourtant vous aviez si bien commencé ! Une aventure avec votre prof, ça ne devait être qu’une bonne anecdote à raconter lors d’un jeu à boire mais il a fallu que vous l’épousiez ! Vous auriez pu être jazz vous n’êtes que variété, c’est le drame de votre vie.

N’ayez crainte, je vous comprends. Vous aimeriez parler des retraites pour vous faire plaindre mais vos interlocuteurs sont de la CGT. On ne le dira jamais assez mais hormis dans les bureaux du KGB, un communiste ça ne donne pas envie de causer. Alors vous êtes seul à faire chier ceux qui ont bossé plus de temps que vous n’êtes sur Terre, en leur demandant de faire des efforts pour que les inégalités perdurent jusqu’au cimetière.

Monsieur le président, il vous reste un peu de temps avant de n’être que le plus jeune retraité de France, alors il est temps de rigoler un peu. Passer sa vie à être aussi triste qu’une cravate c’est pas humain.

Vos premiers Ministres n’avaient que des idées vielles comme Hérode : augmenter ceci, faire la chasse aux minimas sociaux, bref emmerder les petits jusque dans le prix des clopes, c’est vraiment payer le locataire de Matignon à rien foutre ! Légalisez plutôt le cannabis et la MDMA pour récupérer la TVA, prenez le fric de nos millionnaires nationaux, et passons les 4 années qu’il vous reste comme si nous avions Miles Davis et Dizzy Gillespie aux manettes de notre bande originale nationale.
Avec un peu de bol : le bonheur, la légèreté et l’élégance ne donneront pas envie au peuple de confier le pouvoir à la famille Le Pen, et vous pourrez enfin vous reposer, et nous avec vous, en paix.

Par Anthony Casanova

Par Anthony Casanova

Anthony Casanova est le directeur de publication et le rédacteur en chef du journal satirique Le Coq des Bruyères.
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