Tandis que Yannick s’évertue à sauver la gauche – ou ce qu’il en reste – en appelant les responsables des partis à se réunir samedi 17 avril, Éric cherche, au contraire, à protéger son bout de gras. Au Journal du Dimanche, le maire de Grenoble, régulièrement épinglé pour ses propos « racialistes » – comme lorsqu’il écrivait en 2019, sur ses comptes Twitter et Facebook, que la métropole grenobloise d’hier, « celle faite pour l’homme blanc pressé au volant de sa voiture », n’était plus -, a exprimé son souhait de maintenir la primaire écologiste coûte que coûte. Même en cas de désignation d’un candidat unique à gauche.
Organiser donc, non pas une, mais deux primaires pour potentiellement passer le premier tour de la présidentielle ? Si la gauche continue de dégringoler dans les cœurs et les sondages, on se retrouvera bientôt avec une batterie de scrutins deux ans avant l’échéance électorale. Pour des partis déjà moribonds, la note commence à être salée. Outre l’absurdité de la proposition, les motivations de l’édile écolo semble plus relever de l’intérêt personnel que d’une véritable conviction idéologique. « La politique est aussi quelque chose d’incarnée. Il faut à un moment choisir une personne, une méthode et un style. » Et qui d’autre que lui, pour l’incarner cette politique ?
Quant à l’appel lancé par le son camarade vert, Piolle explique qu’il s’y rendra « si [son] agenda de maire le permet », considérant sans doute que la débâcle annoncée de la gauche en 2022 ne vaut pas quelques bousculements dans son programme. C’est que le grand ami d’Anne Hidalgo aime se faire mousser, et pas question de partager la lumière, ni même de reconnaître le caractère nécessaire ou urgent de la situation. « Je promeus depuis longtemps le rassemblement de « l’arc humaniste », je l’ai réussi à Grenoble en 2014 et en 2020. Depuis mars 2020, il y a eu énormément d’appels. Ça en fait un de plus. Il est le bienvenu. Mais, pour réussir ce genre de démarche doit dans l’ouverture et loin des caméras. C’est un travail de fond ». Joli tacle à Jadot, je suis sûre qu’il appréciera.
Bien que Piolle continue de ménager son petit suspens, reportant à « après les régionales » ses considérations pour l’investiture du parti, le bonhomme a peur. Peur d’un Jadot plus populaire que lui, hors des murs d’EELV. Car la primaire entre gens de bonne facture – entre indigénistes verts – permettrait, à coup sûr, à Monsieur le Maire de triompher de son rival au discours rassembleur et universaliste. Et donc d’avoir une chance d’être le candidat unique à gauche, là où des primaires citoyennes comme en 2017 risqueraient d’être bénéfiques à celui qui conduisit – brillamment – la campagne des européennes en 2018. Ou bien suis-je mauvaise langue et le pauvre diable est simplement « loyal et respectueux de ce que font les partis ».
Au passage, l’écolo affirmait quelques lignes plus haut que « les cartels de partis ne marchent pas » et qu’« il faut une alliance avec de la société civile et des syndicats ». Dis-donc, Éric, tu nous prendrais pas un peu pour des cons ?
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