A l’occasion de mon retour dans la Revue de Presse de Paris Première, fin avril, j’ai voulu aborder un sujet non traité par les candidats à l’élection présidentielle: Que va-t-on manger demain? J’en livre les grandes lignes aux lecteurs du Coq.
Que va-t-on manger demain? Alors pour ce qui est de demain, je sais. Demain, pour mon déjeuner ce sera, terrine de canard aux cèpes, suivi d’un bon cassoulet, un peu de gaperon et une croustade flambée. C’est léger mais c’est mardi. Alors quand je dis demain, je veux aussi parler d’un avenir plus lointain, mes amis. Vous aurez compris public averti, public intelligent, vous n’êtes pas téléspectateurs de Paris Première par hasard. La situation de la nourriture dans le monde est préoccupante. Aujourd’hui, l’activité agro alimentaire, c’est 30% des émissions de gaz à effet de serre, et 70% de l’eau potable tous les ans soit 1800 milliards de m3 d’eau pour nourrir 7 milliards d’individus, 10 milliards en 2050. La consommation de viande est très polluante alors il va falloir changer nos habitudes. L’avenir, c’est les insectes, avec un taux de protéines supérieur aux végétaux, viande, œufs et volailles. Les insectes, bon, on a tous, mesdames, messieurs, ses insectes préférés parmi les insectes stars que sont les scarabées, chenilles, fourmis, sauterelle, cochenille, punaise, termites et mêmes les blattes.
Les Français en consomment 31500 tonnes/an, 500g:personne…tous les aliments contenant le colorant E120 qui est de la cochenille.
Alors, à côté des insectes, l’avenir, c’est également le ver de terre qui peut être mangé cru, cuit, séché et il y a aussi des jus de ver de terre. Le ver de terre, la grande famille des lombriciens, c’est 7000 espèces donc forcément des styles différents pour tous les goûts. 7000 espèces, il y en a donc pour tous les goûts, et je comprends que chacun ait ses préférences. L’avantage, vous le savez c’est qu’on peut élever des vers de terre chez soi pour les manger. Il y en a qui élève leurs vers de terre? C’est facile, vous pouvez les nourrir avec des sachets de thés usagers, des coquilles d’œufs écrasées, du marc de café, des restes de nourriture.
Tiens, dans 30 ans, au salon de l’Agriculture qui a eu lieu début mars, on n’aura plus besoin des immenses hangars de la Porte de Versailles, pour accueillir les stands d’élevage, l’arrière-salle du kebab des frères Babouche qui a accueilli les meetings d’Hidalgo suffira.
On nous prédit également des aliments non périssables grâce à un composé chimique, le glycérol. Il est prouvé qu’une pizza conservée dans du glycérol peut se garder 3 ans, c’est formidable pour éviter le gaspillage. Vous vous rendez compte le temps gagné pour les courses. « Eh chéri, j’ai fait les courses pour dans deux ans, par contre j’ai plus de places pour les stocker sous le lit. »
Quel monde merveilleux se dessine! Place à l’andouillette végan et ses frites reconstituées ou un cassoulet sans haricots mais avec des vers de terre tranchés dans leur jus. Et que dire du scarabée bourguignon pour remplacer le boeuf bourguignon trop encombrant. Enfin, scarabée ou bœuf, l’important, c’est qu’il soit bourguignon. La gastronomie du futur fait rêver. Et il reste tant à découvrir, il reste de grandes inconnues. Quel vin choisir pour accompagner une fricassée de punaise et son écrasé de termite? Du rouge, du blanc, rien n’est tranché actuellement par les plus grands oenologues.
En attendant, pour clore ces perspectives scientifiques, comme dirait le célèbre philosophe et gastronome Qi Shi Tsu carpe diem: « Avant la fin des haricots, j’ai foi, gras si possible, en la gastronomie du présent pour garder la frite avant de sucrer les fraises. »
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