Eh oui, ma chère lectrice, me voilà encore devant ce choix cornélien concernant le sujet à traiter cette semaine, dans ces lignes qui vont, je l’espère une fois de plus, avoir le double effet de te faire à la fois jouir les neurones et étirer les zygomatiques. Et vice-versa, mais là, ça serait ouvertement de la gourmandise.
Soit je choisis un thème important, avec la certitude absolue qu’il aura été traité déjà vingt fois, avec en plus Tanguy Pastureau dans la bande des charcutiers-traiteurs, et c’est même pas la peine que j’essaie de lutter. Soit je choisis d’être le seul, et, y’a pas de hasard, personne n’y accordera la moindre attention.
Je ne résiste quand-même pas à la tentation de te parler un peu d’art (brute), (en souhaitant quand-même que ce sujet reste dans mon deuxième «soit»), avec ce concert de rap néo-nazi qui a eu lieu en Bretagne, organisé par la, je cite, «division nationale révolutionnaire.» Si tu tenais à y aller, c’est trop tard. Ca se passait le 20 avril dernier, jour de l’anniversaire d’Adolf Hitler, que je salue donc évidemment au passage. «Le concert s’est bien tenu. C’était un rassemblement entre amis. Nous étions 35 », a affirmé l’organisateur de la soirée.
Mais assez parlé musique pour l’instant, un peu de sérieux, place au dessin. Je serai bref sur ce sujet, car je me suis laissé dire que mon rédac-chef préféré allait le traiter. Beaucoup mieux que moi, comme subodoré plus haut. Juste une phrase ou deux; J’ai halluciné depuis mercredi matin dernier en voyant la bêtise crasse concernant les commentaires s’acharnant sur cette « Une » de notre camarade Biche, dans «Charlie.»
« Une » qui ne reflète rien de plus, à mes yeux, que l’illustration de l’agacement procuré par l’hypermédiatisation d’un spectacle très moyen, (qu’il soit masculin ou féminin.) Et ce, en opposition aux délices que peut procurer la petite boule placée entre les cuisses en regard des émotions un peu piteuses provoquée par la grosse baballe prise dans les pieds…
Plus « Charlie » que jamais ! Si Biche manque un jour d’inspiration pour le dessin, il pourra se lancer dans la rédaction d’une thèse sur la bêtise humaine; il n’aura qu’à compiler 80% des réactions à sa «couv» sur les zéros sociaux.
Marre de la mocheté humaine.
Donc, pour pallier, dimanche dernier, je suis allé à Nohant. Voir, dans le cadre du «festival» annuel, le merveilleux film que Bruno Monsaingeon, dont j’ai déjà parlé ici, a consacré aux «années de pèlerinage» de Liszt, (ici, «la Suisse»), interprétées par l’incroyable pianiste Francesco Piemontesi, que je connaissais pas. Qui dispose, à la fois, des moyens pianistiques incroyables et de l’humilité devant l’œuvre qui lui permettent d’en exprimer toute l’intériorité, sans mettre en avant sa virtuosité malgré l’incroyable difficulté de l’exécution, (parfaitement maîtrisée), pour en révéler la réelle intériorité.
Bruno Monsaingeon est musicien, et cinéaste. Un grand cinéaste. Sa parfaite connaissance des deux domaines lui permettent de transcender totalement une interprétation, déjà géniale comme vu plus haut. En faisant qu’à chaque seconde l’image qu’on voit sur l’écran corresponde exactement à l’émotion maximale qu’on puisse en ressentir à l’écoute.
L’opposé, donc, de la bête captation de concert habituelle, qui ne réussit trop souvent qu’à donner l’envie de couper l’image et de mettre le CD.
Bruno Monsaingeon a été ami intime de, excusez du peu, Yehudi Menuhin, Mstislav Rostropovitch, Dietrich Fischer Dieskau, Sviatoslav Richter, et surtout Glenn Gould. Et bien d’autres. A tous ces artistes, avec qui il s’entretenait dans leur langue originale, (russe et anglais pour Menuhin), il a consacré des dizaines d’heures de films, (une quarantaine en tous, je crois), films qui sont au sommet à la fois du cinéma et de la musique.
Alors, Bruno, merci, mille mercis, de nous donner ainsi de quoi nous consoler (pendant au moins un peu de temps) de la lie des réseaux sociaux.
Et un merci tout particulier également à Jean-Yves Clément, découvreur de talents et maître d’œuvre de la programmation de ce festival!
par Christophe Sibille
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