Oh putain, sa race, mort de mes os, bordel à cul de pompe à merde, foutredieu de foutredieu ! C’est vous dire que moi qui vous cause hebdomadairement d’un ton généralement badin de tout et de rien, qui tire les choses au clerc et s’interroge sur la bite à Urbain, je suis tout colère. Je suis tellement en rogne que je pourrais même voter à Droite ou manger une endive tant j’ai dépassé les limites de la raison et de la patience. Moi, enragé comme ça, c’est pas dur, la dernière fois que ça m’est arrivé, c’était pas plus tard qu’au moment où Schumacher a collé son 43 fillette dans la tronche à Battiston, ce qui ne remonte pas à hier matin et si vous ne savez de quoi t’est-ce que dont je cause, z’avez qu’à faire des recherches, y a pas marqué Lycos, là, non, mais, des fois !
Bon, je me calme et je me détends, sinon, ça ne va pas être possible d’en faire pas loin de 4 000 signes sans péter une durite et que ma tension ne fracasse le plafond, au grand dam de mes toubibs qui font tout pour la maintenir à des niveaux raisonnables, grâces leur soient rendues. On inspire, on expire, on souffle doucement, on pense à la ligne bleue des Vosges, ah non, bordel, pas la ligne bleue des Vosges, ça va me rappeler la Guerre de 70, les Prussiens qui nous barbotent l’Alsace-Moselle, bande de voleurs à casques à pointe, et l’autre gland de Bazaine qui s’enferme dans Metz, feignant, va, escroc, comment ça, vous ne savez pas qui est ce traîne-sabre de Bazaine et vous ne connaissez pas la Guerre de 70, putain, ça aussi, ça m’énerve, n’aviez qu’à suivre en cours, ou lire des bouquins, nom de dieu de nom de dieu de foutrecul !
Pardon.
Désolé.
Je reprends. Or donc, je suis tout enchifrené depuis ce matin. Vous me direz, vous qui êtes restés malgré mon coup de Calgon©, que ce n’est pas si rare. Certes. Il m’arrive, plus souvent qu’à mon tour, je dois l’avouer et battre ma coulpe, de prendre la mouche avec une batterie de missiles de type RMV Mistral, demandez la qualité française ! Oui, je l’avoue, mais mes amis les plus honnêtes le reconnaîtront, je monte dans les tours plus vite que Chris Froome ne s’emmanche le Galibier, seulement je redescends plus rapidement que Marion Rolland ne s’enquillait la pente de Garmisch-Partenkirchen. Même quand mon adversaire à Trivial triche éhontément – ce qui est facile à voir, il connaît des réponses que je ne connais pas, c’est impossible, vu que je gagne TOUJOURS à Trivial Pursuit -, après l’avoir insulté, lui, sa mère, son père, sa famille, ses enfants, son chien, son chat et ce, sur 7 générations et avoir renversé la table, je suis rapidement à nouveau ce type charmant et courtois que l’on apprécie dans les salons, et pas seulement de massage. C’est comme ça, je suis de bonne composition, toujours poli, dans le feutré, l’élégance d’Ancien Régime fait homme, voilà, c’est tout moi.
Sauf aujourd’hui. Par ce que, là, j’ai les abeilles, j’ai les glandes, je suis fumasse, ça m’agite les grelots dans le sac et j’ai des rêves de sulfateuse. Pourquoi ? Oh, pour rien, ou, en tout cas, pour pas grand-chose. Hier, dimanche, dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, j’ai commis, comme tous les jours depuis plus de 10 piges, un statut fesseboucquien un tantinet ironique sur deux combats soi-disant féministes, mais que je trouve, pour ma part et uniquement en ce qui me concerne, ça va, rangez les flingues, complètement cons. Peu importe le sujet exact, je balance ma blagounette et m’en retourne à mes petites affaires, quand, un poil plus tard, je tombe sur des commentaires qui me font instantanément bouillir le raisiné.
Qu’on me comprenne bien. Quand j’écris une pignolade sur un réseau social, je prends le risque d’être contredit, c’est le jeu, ma pauv’ Lucette, je l’accepte bien volontiers. De même que j’accepte d’être pris pour un con, un gougnafier, un pousse-mégot, voire un gland à paillettes et même d’être traité de tel, ça fait aussi partie de l’exercice. Mais. Mais s’il y a un truc que je n’encaisse pas, c’est qu’on m’accuse d’être de mauvaise foi, ça, ça me colle en rage et surtout qu’on sous-entende que je serais patriarcal. Et pourquoi pas raciste, tant que vous y êtes ? Non, mais, ça va bien dans vos têtes ? Contredisez-moi toute la journée, ça me va, contre-argumentez, je marche, traitez-moi de pignouf et de benêt, j’accepte. Mais par les saintes couilles du Pape, ne me faites pas un procès en mauvaise foi et en machisme, bordel de moi-même de mes deux ! Quand je suis de mauvaise foi, je l’admets, et même pire, je l’annonce.
Là, ce qui m’a fait sortir de mes gonds, et plutôt sévère comme dégondage, c’est le ton méprisant, hautain, donneur de leçon, bref militant. Oh, putain de merde, plus je vieillis, et ce n’est hélas pas près de s’arrêter, plus les militants me font chier. Plus ils affirment, moins je partage leurs avis éclairés. Plus leur ton est professoral, plus je rêve de leur aplatir le faciès à la pelle-bêche, en dotation dans toutes les bonnes armées de ce bas Monde. Car militer, c’est prendre une position doctrinale, débrancher son cortex cérébral et ne considérer les autres qu’à l’aune de ses repères moraux inamovibles. C’est être un Khmer polychrome, selon le militantisme qu’on se choisit, et vouloir coller son interlocuteur en camp de rééducation. On ne traite plus les ennemis de « vipère lubrique », de « dragon de papier » ou de « valet de l’impérialisme », ça, c’est so XXe siècle, mais l’idée est là, l’inventivité langagière en moins. Moi, quand je discute, par malheur et par erreur, avec un militant, j’attends toujours avec impatience le moment où tombera l’argument d’autorité, l’expérience indiscutable, l’exemple suprême. Généralement, là, je me casse, j’ai passé l’âge de m’emmerder à vouloir convaincre les convaincus. Bref, plus ça va, plus je trouve les militants cons et bornés.
Je sais de quoi je cause.
Il m’arrive aussi d’être militant.
Oh, putain, ça m’énerve, ça aussi !
La France est peuplée depuis 180 000 ans, elle fut catholique durant 1 400 ans, et se retrouve laïque depuis 118 ans. Chaque année, les partisans d’une croisade pour le retour des valeurs qui ne...
Si l’on y jette un œil sans trop s’y attarder, le supporter de foot ressemble à un être humain vivant, vibrant et souffrant au rythme du club dont il arbore les couleurs, le maillot, le fanion, le...
Les USA c’est un peu « chez nous ». Un « chez nous » de cet Occident qui a débuté, il y a quelques millénaires, avec une poignée de philosophes athéniens pour s’en aller joyeusement se pendre parmi...