Attention, attention, les médias n’en parleront pas, les êtres responsables tairont leur existence mais voilà, ils étaient bien là… loin des prêcheurs du «monde d’après», loin des pauvres bougres n’arrivant pas à joindre les deux bouts, loin des faillites, loin des crises, loin des hypocondriaques, loin des blouses blanches, loin des indispensables au bon fonctionnement du pays, loin des familles nombreuses, loin des mal-logés, loin des petits et gros tracas et surtout loin des morts… ils étaient tranquillement parmi nous, les «bienheureux du coronavirus». Tels les anarchistes, il n’y en avait pas un sur cent mais pourtant ils ont bien existé, ces salauds qui ont kiffé le confinement.
Certes, il est lamentable de se dire que lorsque le monde vacille et que l’ensemble de nos concitoyens se lamentent «ah cette pandémie… mon dieu, ce que c’est tout de même que de nous!» qu’il y ait encore des salauds pour répondre in petto «je m’en fous». Incontestablement, ce furent des amoraux ces je-m’en-foutistes invétérés, ces misanthropes intégristes et autres adeptes du après-moi-le-déluge mais n’est-ce pas le rôle d’un journal satirique de défendre les minorités, fussent-elles ricanantes et malaisantes?
Au mépris du danger, les «bienheureux du coronavirus» ont vécu le confinement comme si c’était de véritables grandes vacances.
Que voulez-vous, pas tout le monde n’eut la vigilance de porter un masque chirurgical en conduisant sa voiture de peur -allez savoir- que le volant ne vous éternue dans la gueule. La trouille générale leur apportant une pulsion de vie, ils furent contents et le confinement ne fut qu’une parenthèse inespérée. Plus de réveil, plus de boulot, racontant n’importe quoi sur les attestations de sortie dans le seul et unique but de se déconfiner joyeusement entre eux, ils ont profité de ce drame international pour simplement prendre ou perdre leur temps.
«Restez chez vous», «ne faites rien», le gouvernement et les citoyens honnêtes ont multiplié les slogans que n’aurait pas renié Paul Lafargue dans son Droit à la paresse. Ah! Il est certain que l’on n’a pas beaucoup vu les «bienheureux du coronavirus» applaudir aux fenêtres, à 20 heures pétantes, avec tous les nouveaux boy-scouts qui encourageaient l’ensemble du milieu médical tout en craignant de croiser une infirmière dans leur cage d’escalier. Soyons sérieux, on ne peut pas être partout!
Mais ne nous méprenons pas, ces «bienheureux du coronavirus» ne sont pas des rebelles, des contestataires ou je-ne-sais-quoi de valorisant, non rien de tout cela, ce ne sont que de petits profiteurs du quotidien qui ne voient pas plus loin que le lendemain. Oui, nous étions en guerre, mais tous les combats n’ont-ils pas leur lot de déserteurs?
C’est le petit refrain de la mauvaise herbe qui sifflote la crosse en l’air: Le monde s’écroule? Be cool.
PS: Le prochain numéro du Coq paraîtra dans 15 jours soit le 2 juin.
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