Parent 1, parent couille?

par | 18 Fév 2019

Christophe SIBILLE et sa lectrice

 
Bon, d’accord, l’occasion était trop belle. Ma chère lectrice, ce dernier samedi, je pensais avoir trouvé un sujet en or pour ma chronique d’aujourd’hui. Je me frottais les mains d’avoir déniché le minerai potentiel pour une bonne demi-douzaine de vannes qui me semblaient comme pouvant être «a priori» de facture tout à fait acceptable. Donc, de toute évidence, géniales, comme d’habitude. Quoi, ce n’est pas toi qui va me contredire, ô ma lectrice, pour qui rien n’égale les délices que ma prose te fait vivre quarante-deux semaines par an. Et faciles à trouver, en plus, tu en jugeras. Et plus si affinités.
 
C’est une nouvelle connerie gouvernementale. Après l’écriture inclusive, après la récidive de notre bon président ayant cru (deux fois, donc) citer Michel Audiard en disant: «il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes», (alors qu’il s’agit évidemment d’une des phrases les plus célèbres de la «team Matmut»), après la décision, d’un intérêt pédagogique sans appel, de faire pavoiser les trois couleurs dans toutes les salles de classe, «on» vient de prendre une décision historique. Pour faire avancer le débat sur l’égalité au galop, le seigneur soit avec vous, et avec votre esprit, Alleluia, y’a du caca dans le nougat. En effet, ô ma lectrice, tu n’ignores sûrement pas que nos chères têtes, brunes, blondes, à couettes, à chignons, rasées d’un côté et touffues de l’autre, à la magnifique tonsure encadrant un plumeau de poils de cul en haut du crâne façon dernier planteur de balle aux fonds des filets, et j’en passe, doivent faire signer en début d’année à la maison un formulaire destiné à un fichage scolaire de bon aloi. Et bien, sur cette fameuse fiche, on ne lira plus: «profession de la mère» et «profession du père», (oui, j’ai décidé d’être féministe. Seulement trois minutes, j’ai ma fierté, faut pas déconner), mais: «profession du parent 1» et: «profession du parent 2.» Ouaiiiiiiiiis!
 
Alors, l’humour étant, comme on le sait, la politesse de mon désespoir, et la chanson son exutoire, je me suis tout de suite réfugié dans un métissage de ces deux sauveurs pour tenter de noyer la bêtise de cette nouvelle trouvaille macronnienne. Chère lectrice, tu connais évidemment cette chanson de Barbara: «Nantes». Hé bien, imagine la fin du dernier couplet, juste avant la modulation de retour au refrain, (façon «plagal», en mineur) , et juste après: «je l’ai couché dessus les roses»: «Mon parent 1, 1, mon parent 1, 1» … (Mi laaaaaa, sol#, mi faaaaaaaa, mi.) Oui, c’est tordu, mon idée, mais il fallait au moins ça pour redresser celle de départ qui l’est au moins autant.
 
Une fois calmé, je tombai malencontreusement sur la video d’Alain Finkielkraut insulté par des gilets jaunes: «mort aux juifs! Dehors! Dégage! Retourne à Tel-Aviv» et, plus bizarre, «antisémite.» Finkie sortait tranquillement de chez lui, les mains dans les poches de son duffle-coat. Il faut donc se mettre à la place de cette trentaine de pauvres hères qui lui sont tombés dessus, (salafistes déguisés en serins mais, avec un nombre de neurones nettement plus restreint que celui de ce brave oiseau.) Comment pouvaient-ils être certains que son duffle-coat ne dissimulait pas un lance roquettes? Ou, pire, une Tora, entre un sandwich au sauciflard et une fillette de Beaujolais!
 
Tiens, en parlant de ça, la gauche appelle à manifester contre l’antisémitisme. Mais attention, hein, le mauvais antisémitisme! Pour certains leaders (et suiveurs) bizarrement latéralisés, l’antisémitisme, c’est comme le cholestérol. Il y a le mauvais. Le LDL, Celui de l’extrême-droite post-Maurrassienne, qu’on ne trouve plus guère que dans les remugles puants de la lie du Front National. Et il y a le bon, l’antisémitisme HDL, celui de leurs potes de l’extrême-droite islamiste. Celui qui tient meeting avec Clémentine Autain en Seine Saint Denis. Celui d’Houria Bouteldja. Celui que quand tu dis à des gros cons de fachos d’islamistes que ce sont des gros cons de fachos d’islamistes, tu te prends un «islamophobe» dans ta gueule d’intégriste laïcard. Et merde!
 
Bon, pour revenir à nos moutons, sur ma publi consacrée au «parent 1», j’ai eu plein de contributions rigolottes, en chanson! «J’aime mon parent 1, mon parent 2, la France, le bon Dieu … Et puis les femmes les femmes les femmes qui ont les yeux bleus. «Petit parent 1, c’est aujourd’hui ta fête, Parent 2 l’a dit quand tu n’étais pas là…» «Je bâtirai une ferme, une grange et une barrière, et j’y mettrai mon parent 1, mon parent 2, mes frères et puis mes sœurs.» «Parent 1 pique et parent 2 coud.» Ou pas en chanson, d’ailleurs: «Au nom du Parent 1, du Fils et du Saint-Esprit. Sainte Marie, Parent 2 de Dieu, priez pour nous.» Amie lectrice, à ton tour! Envoie-moi tes idées, tu peux le faire!

par Christophe Sibille

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Par Christophe Sibille

Par Christophe Sibille

Christophe Sibille a enseigné la musique à de futurs instituteurs durant 32 ans. Il a aussi écrit des brèves pour plusieurs journaux satiriques ou humoristiques dont Charlie Hebdo. Dans les années 80-90, il accompagna le duo Font et Val au piano. Il anime sur Radio Balistiq l'émission "Le Balistiq café" tous les jeudi 19 heures
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