Paris toujours!

par | 5 Mai 2020

Thierry ROCHER renvoie la censure

Le soleil printanier caresse la capitale et le fait d’y vivre sans profiter des merveilles de Paris peut être pesant. Alors, aujourd’hui, j’ai envie de laisser parler quelques grands poètes qui l’ont aimé et célébré. Avant de retrouver les rues, les squares, la vie de la cité, j’ai eu envie de feuilleter des pages littéraires, des moments à partager, hors du temps. Juste l’invitation aux retrouvailles que tant de gens, dans le monde, rêvent de découvrir.

Alors, Paris, un jour…. avec Victor Hugo, Guillaume Apollinaire, Jules Supervielle et Louis Aragon.

Oh ! Paris est la cité mère!
Paris est le lieu solennel
Où le tourbillon éphémère
Tourne sur un centre éternel !

…Frère des Memphis et des Romes,
Il bâtit au siècle où nous sommes
Une Babel pour tous les hommes
Un Panthéon pour tous les Dieux !

… Toujours Paris s’écrie et gronde;
Nul ne sait, question profonde,
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait.

(Victor Hugo)

  *****

Voyage à Paris (Guillaume Apollinaire)

Ah ! la charmante chose
Quitter un pays morose
Pour Paris
Paris joli
Qu’un jour
Dut créer l’Amour
Ah ! la charmante chose
Quitter un pays morose
Pour Paris

  *****

Paris (Jules Supervielle)

O Paris, ville ouverte
Ainsi qu’une blessure,
Que n’es-tu devenue
De la campagne verte.

Te voilà regardée
Par des yeux ennemis
De nouvelles oreilles
Ecoutent nos vieux bruits.

La Seine est surveillée
Comme du haut d’un puits
Et ses eaux jour et nuit
Coulent emprisonnées.

Tous les siècles français
Si bien pris dans la pierre
Vont-ils pas nous quitter
Dans leur grande colère?

L’ombre est lourde de têtes
D’un pays étranger.
Voulant rester secrète
Au milieu du danger

S’éteint quelque merveille
Qui préfère mourir
Pour ne pas nous trahir
En demeurant pareille.

    *****

Paris (Louis Aragon)

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant dans sa braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a d’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est si fort ne le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a jamais fait battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré

******

Pour les rendez-vous, il faudra attendre un peu; à noter quand même le best of de la Revue de Presse sur Paris Première lundi 11 mai.

Bon courage et à bientôt!

Par Thierry Rocher

Par Thierry Rocher

Thierry Rocher est un auteur, comédien, humoriste qui fait où on lui dit de ne pas faire. Vous pouvez le retrouver dans la Revue de presse des Deux Ânes sur Paris Première
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